« Petite chronique boursière » : Pas de martingale ! Et après ?

Vincent colotPar Vincent Colot (chroniqueur exclusif) - Analyste financier

Gagner à tous les coups, m’avez-vous
dit ?

Oubliez ça !

En Bourse,
la recherche de la martingale est vaine. La Bourse est en effet un creuset où
se confrontent des agents économiques (les investisseurs). Leurs motivations sont
disparates, évoluent selon le contexte économique, lui-même variable, et
peuvent pousser les cours des actions vers l’un ou l’autre extrême, ne
correspondant plus à la « situation réelle » (les fondamentaux).
Donc, si on part de l’hypothèse que la Bourse se trompe régulièrement, il apparaît
clairement illusoire de prévoir la direction, l’amplitude et la durée de telles
erreurs. Par ailleurs, la Bourse peut suivre certaines « modes » à
certains moments : par exemple, il se peut que la Bourse s’enthousiasme
pour les actions à haut rendement sur dividende pendant toute une période avant
de s’amouracher pour les actions de croissance un peu plus tard. Le tout sans
crier gare : les virages en épingle à cheveux peuvent être brutaux.

C’est
pourquoi celui qui prétend savoir à quoi s’attendre sur les marchés au cours
des prochaines semaines, voire des prochains mois, ne peut être qu’un
charlatan. 

Faut-il
pour autant renoncer à toute stratégie durable sous prétexte qu’elle ne
fonctionne pas tout le temps et rechercher un maximum de diversification dans
les styles de gestion de patrimoine ? Réduire ainsi les risques et donc
les variations de votre portefeuille peut être un objectif légitime. Mais à
terme, il ne serait pas payant.

En effet,
tout comme il n’est guère raisonnable de vouloir « timer » le marché
(ou certains de ses segements) en anticipant les retournements de tendance,
opter pour un mélange de styles de gestion (par exemple, des fonds indexés
selon la capitalisation et des fonds indexés selon les fondamentaux ; ou
encore, des actions de croissance et des actions de valeur) s’avérera à terme
contreproductif. Pourquoi ? Parce qu’il a été établi empiriquement que,
sur une longue période (disons 10 à 15 ans), certaines stratégies performent
systématiquement mieux que d’autres. Dès lors, si vous avez 15 ans devant vous,
mixer de bonnes et de moins bonnes stratégies au sein d’un portefeuille vous
ramène vers la moyenne et donc, plus souvent qu’à son tour, vers la médiocrité.

Et si vous
investissez pour une période plus courte ?

Si vous
avez moins de 15 ans devant vous, la première chose à faire est de réduire
votre poste « actions ». En cas de crise systémique (la récente crise
financière de 2008/09 par exemple), toutes les actions souffrent. Mixer
les stratégies peut certes atténuer quelque peu la souffrance mais ne la fait
pas disparaître. Mais comment gérer ce poste « actions » ainsi
réduit ? Pour tenter d’optimiser le rendement, je reste d’avis malgré tout
de garder à court terme les stratégies qui fonctionnent le mieux à long terme
plutôt que de se lancer dans un mélange. Certes, le risque de sous-performance
n’est pas alors exclu mais les probabilités vont seront toujours plutôt
favorables.

 

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