Portage salarial : bénéficier des vrais services

Rey_patrickPar Patrick Rey (chroniqueur exclusif) - Consultant-formateur, Délégué Régional ITG, première société de portage salarial.

Choisir une société de portage salarial, au milieu de la surexposition sur le net, n'est pas une tâche facile, quand on est pressé. Comment faire son tri parmi les "plus" annoncés par les uns et les autres ? Or quand on est pressé, comme quand on fait ses achats, il faut d'abord … prendre un peu de temps ! Prendre le temps d'analyser, de comparer, d'interroger … si l'on veut bénéficier de vrais services à valeur ajoutée.

Le premier service du portage salarial c'est le portage administratif. Il consiste au départ à "transformer des honoraires en salaires". Ce service basique, à peu près n'importe qui peut le proposer :

  • le copain ou le parent qui a sa société et va faire une facture pour votre client, puis un bulletin de salaire et un virement,
  • l'association ou la coopérative qui fait du quasi-portage salarial,
  • la société de conseil ou de services qui ajoute le portage à son activité, pour se diversifier ou combler une baisse de chiffre d'affaires.

Pour autant, quelles sont les garanties de qualité du service ou encore de solidité financière ? Que se passe-t-il si la société dépose le bilan ? Si l'organisme ne dispose pas de caution sur les salaires ? Si son responsable est de mauvaise foi ?

Le métier du portage salarial est un vrai métier que seules les sociétés spécialisées peuvent prétendre savoir faire. Car, en plus d'une facture au client du "porté", il faut un contrat commercial en bonne et due forme, associé à une assurance responsabilité civile professionnelle. En plus d'un bulletin de salaire réglementaire, il faut un contrat de travail également en bonne et due forme, qui précise clairement le lien avec le "porteur" employeur. Et pour réaliser les tâches administratives, il faut un processus efficace, pour que les informations échangées entre le "porteur" et le "porté" soient parfaitement fiables, tant de vive voix que par internet.

Le second service c'est l'optimisation financière. Toutes les sociétés figurant sur le guideduportage.com ne savent ni ne peuvent le faire. Seules celles qui ont une surface financière suffisante, un nombre assez important de consultants et quelques années d'expérience, peuvent aider les "portés" à rentabiliser au maximum leurs revenus. Avoir un salaire est une chose, obtenir le remboursement de ses frais de mission en est une autre. Mais le "porté" est aussi un entrepreneur : il veut pouvoir investir dans la prospection, faire passer ses frais de fonctionnement courants, bénéficier d'exonérations de charges ou d'impôts en disposant de chèques emploi service universels ou en participant au plan d'épargne entreprise. Avec un même montant d'honoraires, on peut disposer de revenus supérieurs par une gestion plus éclairée et mieux conseillée.

Le troisième service c'est l'accompagnement professionnel. Il consiste à mettre à disposition des "portés" les moyens humains et la formation qui vont lui permettre de progresser dans son autonomie, son métier. La société de portage est-elle composée de personnes qui connaissent les métiers du conseil ou de la prestation intellectuelle ? Ces personnes sont-elles disponibles ? Quels dispositifs existent (entretiens individuels, coaching) ? Les formations proposées sont-elles de simples stages au catalogue, ou des formations-action animées par des professionnels qui ont le vécu des participants ?

Le quatrième service c'est le réseau. Dans une coopérative ou une association, le réseau est local et l'entraide peut être forte. Dans une véritable entreprise de portage salarial (EPS), le réseau c'est le nombre, c'est la convivialité organisée, c'est la possibilité d'avoir des missions dans une autre région, un autre pays. Quelques EPS ont des clubs par métier ou par région, des occasions multiples de rencontres et d'échanges, des mises en relation, des annonces de collègues ou de clients, voire même une plate-forme collaborative, comme le fait une "entreprise 2.0".

Au final, comment s'assurer de pouvoir disposer de tous les services dont on aura besoin au départ ou un peu plus tard ? Comment évaluer ces services ? Si on se contente de consulter les sites internet, les communiqués de presse ou les brochures, on risque quelques surprises ! Certaines EPS vont juqu'à proposer des comparatifs qui ne résistent pas à l'analyse et encore moins à la vérification. Il ne suffit pas de dire qu'il existe un extranet, des formations, des offres de missions en ligne ou des frais remboursés : encore faut-il savoir si on parle de la même chose !

Voilà pourquoi il faut prendre le temps d'analyser les promesses marketing et de vérifier au moins les points essentiels. Comment faire ?

  1. interroger les consultants de l'EPS ; demander à en rencontrer, par exemple en participant à une réunion de club,
  2. comparer les revenus totaux (salaires net + remboursements de frais) ; il est fréquent qu'un taux de gestion annoncé comme inférieur se traduise par un salaire net quasiment identique à celui d'une EPS qui affiche un taux supérieur ; le "low cost" s'est rattrapé sur les cotisations patronales*,
  3. regarder les chiffres officiels de l'entreprise, par exemple en allant sur societe.com ; on est parfois surpris du très faible capital ou du chiffre d'affaires, ou encore du résultat négatif ; quand on n'a pas affaire à une entreprise qui ne publie pas ses bilans, depuis des années !!

(*) ou alors il fournit du "low service", comme l'auto-entrepreneur !

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