Par Michael Damiati (chroniqueur exclusif) – Spratley-Conseil Sud Parisien
J’ai choisi de traiter cette question car j’ai eu en retour
de mon dernier message (qui n’engage pourtant que ma vision), des réactions sur
ce que considèrent les "détracteurs" comme une « mode du verdissement
».
Il semble donc utile de rappeler que dans quelque système
que ce soit, la raison d’être d’une entreprise est de créer de la valeur…. Et
non de régler tous les maux de la planète. Toutefois, ce qui se fait dans
l’entreprise a forcément (de manière plus ou moins importante en fonction de la
nature de son activité) un impact sur l’environnement.
Heureusement que
dans notre société il y a des acteurs plus légitimes pour gérer la
problématique environnementale, je pense bien entendu aux politiques, aux ONG,
aux tissus associatifs….Mais les entreprises ont aussi leur rôle à jouer.
Pourquoi me direz-vous ? Pourquoi les entreprises
doivent-elle s’engager dans une démarche de développement durable ?
Tachons d’avoir des réponses en gardant à l’esprit la raison
d’être de l’entreprise : LA
CREATION DE VALEURS
Tout d’abord pouvoir continuer à créer de la valeur dans de
bonnes conditions. La protection de l’entreprise à travers la protection de la
planète. Le bien-être de la première dépend du bien-être de la seconde. Ca a l’air tellement simple qu’il est
nécessaire de le rappeler. Les entreprises ont tout intérêt à participer
activement aux actions locales, nationales, voire internationales pour qu’il
continue de faire bon vivre sur la planète. La Palisse n’aurait pas dit
mieux…..
Ensuite s’adapter aux pressions réglementaires qui depuis
quelques années sont de plus en plus fortes et ne risquent pas de s’inverser. Ainsi
ces dernières années, nous avons pu constater la multiplication de directives
en faveur de l’environnement, notamment dans le domaine de l’habitat, du
transport … A titre d’exemple, aujourd’hui en moyenne un véhicule émet
160gr/CO² par Kilomètre. Une directive
Européenne impose en 2012 (c’est-à-dire demain) une émission de 130 gr/CO² par
kilomètre soit – 20%. Cela représente déjà un bel effort….. Oui mais. Mais
Bruxelles prévoit dés 2020 (c'est-à-dire après demain) un objectif de 95gr/CO²
par kilomètre avec de lourdes pénalités : 5€ au premier gramme dépassé, 15€
pour le deuxième, 25€ pour le
troisième, et 95 € pour le quatrième. .
Quelle entreprise pourra s’astreindre de cette nouvelle
directive???
Enfin profiter du développement durable comme levier de
performance pour l’entreprise en améliorant son efficacité économique et
financière. A condition bien sûr de dépasser l’idée du Greenwashing
(c’est-à-dire le verdissement qui n’agirait uniquement que sur l’image de
l’entreprise). Ou comment bénéficier de véritables réductions de coût et d’une
amélioration des procédures de travail au profit de la planète mais aussi du
social et des salariés(égalité professionnelle homme-femme, le handicap, la
lutte contre les discrimination…).
Evidemment ces changements prennent du temps, mais au bout
du compte, en tant qu’entreprise vous devrez vous conformer à ces nouveaux
règlements.
Pour répondre à la question en titre, deux attitudes sont
envisageables :
Soit vous attendez le dernier moment et le plus souvent vous
n’avez ni le temps, ni les moyens de vous mettre rapidement en conformité. Vous
vous retrouvez donc dos au mur et cela vous coute cher, aussi bien
financièrement (pénalités), qu’en termes d’image auprès de vos clients et
fournisseurs.
Ou alors vous gardez
un œil, sur ces nouvelles règles, vous pouvez alors anticiper au mieux ces
évolutions. En général, se mettre en conformité dans les temps, vous coutera au
final moins cher (aides et subventions) et au passage, vous vous ferez
"bien voir" par vos clients et par les pouvoirs publics, ce qui n’est
pas à négliger.
D’une pierre deux réponses….