Par Jean-Luc Watine (chroniqueur exclusif) - Spécialiste dans l'optimisation du statut du dirigeant
Le vieil adage : " quand le bâtiment va, tout va " devient caduc : cette fameuse phrase date du 7 mai 1850 et a été déclamée à l’Assemblée Nationale par un maçon, le député Martin Nadaud. Compte tenu de cette date lointaine et des ruptures de notre monde moderne, ce slogan mérite bien d’être ravalé comme une façade d’immeubles au profit de la libre entreprise, les start-ups et PME en croissance, qui apportent la vraie santé de notre pays.
Le digital a changé, en effet, la donne : de façon générale, les PME sont les moteurs de l’emploi dans tous les pays du monde. Les seuls créateurs «nets» d’emplois. Le digital qui se paie la part du lion de la croissance, représente la plus forte progression du nombre d’emplois créés dans le monde. En milieu anglo-saxon, plus qu’en France, simplement parce que les montants investis par les investisseurs permettent des embauches rapides et massives (qui peuvent disparaître aussi rapidement, mais comme la queue du lézard, cela repousse très vite).
Les 136 entreprises championnes de l’hyper croissance, sélectionnées par le groupe Leaders League se caractérisent par leur jeunesse : la plupart ont été créées après 2000 et ont été créatrices de 8.000 emplois en 2014. La plupart ont tiré parti de la mondialisation avec des effectifs internationaux et à 62 % un chiffre d’affaires à l’international. Leur bonne santé financière est aussi liée à leur forte capacité d’innovation, leur gouvernance en management participatif et une stratégie RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale)..
Le numérique pose deux questions en matière d’emploi. La première est simple. Internet c’est 24/24H et 7/7j et les discussions sur le droit du travail évoquent encore la durée du travail comme une frontière qui ne peut être touchée. La seconde c’est l’indépendance. 53 millions d’Américains sont désormais des indépendants.
L’enjeu, c’est donc la liberté : ma petite entreprise se doit d’être une libre entreprise. Le digital permet de choisir son temps de travail, ses conditions de travail, ses salaires, l’attribution de «stocks» ou «BSA», sans subir les accords de branche ou de filière. Quel rapport entre Oscaro, Whatsapp et AttractiveWorld? Pourquoi seraient-ils soumis à un même accord alors qu’ils seraient dans la même branche?
Nos licornes ou start-ups adultes sont encore trop peu nombreuses, alors que notre pays est encore la 6ème puissance mondiale. Au nombre de cinq, celles-ci emploient 5 000 personnes pour 5 milliards de chiffre d’affaires.
Nous devons donc favoriser l’essor de 100 licornes. Rien que Uber, Chauffeur Privé, par exemple, représentent des dizaines de milliers d’emplois indépendants. Moins de 4% de la population active, mais cela grossit.
Inventons les emplois qui permettent d’adapter des modèles qui ont été bâti dans un autre temps pour un autre contexte et permettre aux entrepreneurs d’inventer de nouveaux modèles relationnels. Donc, quand ma petite entreprise ira, tout ira, à condition, aussi, toutefois, que petit poisson devienne grand…