Par Philippe Cazaban (chroniqueur exclusif) – Trouveur de solutions pragmatiques
Nom de domaine, cela vous dit quelque chose ? Oui, bien sûr. Non ? Pourtant vous les utilisez tous les jours (ou presque). Vous savez, quand vous vous promenez sur la toile, “monentreprise.com” ou “tonentreprise.fr” ou encore “sonentreprise.eu”, etc. Ah ouiiii !
Et oui, le nom de domaine est un incontournable de la vie de l’entreprise, un vecteur de communication, un élément de son identité. Souvenez-vous, on le retrouve aussi derrière le “@” de votre adresse mail (paul@monentreprise.com). Donc, vous savez très bien ce qu’est le “nom de domaine” et vous l’utilisez tous les jours. C’est d’une banalité ! Un lieu commun de l’entreprise ! Un outil aussi commun qu’un ordinateur ou un téléphone portable !
Oui, mais…
Quand vous avez déposé un nom de domaine, vous en êtes (théoriquement) le propriétaire. Fort bien. Mais vous avez besoin d’un prestataire qui l’administre. Pas de problème. En tant que propriétaire et utilisateur de votre nom de domaine, il se peut que vous vouliez changer de prestataire (pour tout plein de bonnes raisons). Et c’est là que ça se corse…
Si vous avez la chance de posséder un nom de domaine en “.fr”, vous vous en sortez bien (c’est mon cas, je n’ai pas fait exprès, le “.com” était déjà pris !). En effet, si votre prestataire chéri que vous voulez abandonner “oublie” d’appuyer sur le bouton pour transférer la gestion du nom de domaine vers votre nouveau prestataire, au bout de six semaines, l’organisme national de gestion des noms de domaine en “.fr” (l’AFNIC pour les initiés) s’en chargera. Donc, avec un peu de patience, vous êtes sûr d’obtenir gain de cause.
En revanche, si vous possédez un nom de domaine en “.com”, vous avez intérêt à être très gentil avec tout le monde ! En général, vous aurez au moins deux intervenants à convaincre : votre prestataire chéri que vous voulez abandonner et celui qui a reçu délégation de l’organisme international de gestion des noms de domaine en “.com” (l’INTERNIC pour les initiés) pour enregistrer votre nom de domaine. Et si l’un des deux refuse le transfert ou “oublie” d’appuyer sur le bouton, vous n’avez aucun recours, vous êtes INTERNICé (pardonnez-moi cette trivialité mais elle ne traduit que trop bien la réalité de la situation…).
Là, je vous voie blêmir et vous êtes prêt à décrocher votre téléphone pour “en causer” avec l’aimable conseiller qui vous a dirigé vers un nom de domaine en “.com”. Attendez un peu. Il n’y est pas forcément pour quelque chose, surtout si vous possédez votre nom de domaine depuis longtemps (longtemps, à l’échelle d’Internet, c’est seulement quelques années, voire quelques mois). En effet, il semble qu’un certain nombre de règles aient changé au cours de l’été dernier…
Cette situation me fait irrésistiblement penser à ce qui s’est passé au début des années 90 avec la carte bancaire.
Avant cette date, la carte bancaire était en phase de lancement. Elle était quasiment offerte aux consommateurs et les commissions perçues auprès des commerçant relativement faibles (aux alentours de 1,5% pour la grande distribution et de 3% pour le commerce de détail). Au tout début des années 90, la carte est devenue incontournable : plus de quinze millions de cartes sont en circulation et le nombre de transactions explose de manière exponentielle. Parallèlement, le taux d’équipement des points de vente en terminaux de paiement (terminaux fournis gracieusement par les banques dans la plupart des cas) doit dépasser les 75%.
C’est le moment que choisissent toutes les banques pour changer “un peu” la politique : le consommateur paie sa carte, la banque ne prête plus le terminal de paiement, elle le loue et tous les contrats commerçant sont cassés unilatéralement par les banques qui proposent de nouveaux contrats avec des taux de commissions revalorisés : aux alentours de 3% pour la grande distribution (soit un multiplication par 2) et de 3 à 6% pour le commerce de détail (soit un multiplication par 2 à 4 !).
Finalement, le bon vieux courrier papier et la bonne plaquette commerciale d’un coté et les espèces sonnantes et trébuchantes de l’autre, ça a du bon, vous ne trouvez pas ?
La partie “nom de domaine” de cette chronique a été rédigée à partir d’informations délivrées par Gilles, le patron de l’agence Webact (www.webact.fr), que je remercie de m’avoir alerté. En revanche, j’ai largement “manipulé” ses informations et je suis donc seul responsable des inexactitudes qui apparaîtraient ici (et j’assume !).