Par Guilhem Bertholet (chroniqueur exclusif) – Incubateur HEC
Après lecture de nombreux ouvrages et consultation de tout un tas de sites Internet, vous voilà convaincus de l’utilité d’écrire un business-plan… d’autant plus que vous avez déjà un grand nombre d’informations disponibles, que ce soit en papier, sous forme de documents informatiques ou encore dans votre tête.
Mais quelle forme lui donner, à ce fichu BP ? Après-tout c’est vrai, à quoi ça doit ressembler un business-plan ? Et force est de constater qu’en la matière, les règles sont assez strictes… en tout cas si vous voulez avoir une chance d’être lu, ce qui est bien votre premier objectif (le second étant de convaincre).
Pour être lu, pas de grande révolution : vous devez faciliter la tâche de celui qui tiendra le document dans les mains ou sur son écran. Et pour cela :
- Limitez le nombre de pages, de 15 à 20 pages, cela évitera la démotivation extrême qui pourrait surgir au moment de la prise en main du document. Un pavé de 120 pages, j’en ai déjà reçu quelques uns, n’a que peu de chances de passionner son lecteur.
- Facilitez la lecture : le format vertical est bien mieux que l’horizontal, qui fait de très longues lignes auxquelles l’œil n’est pas habitué. Restez donc simple dans votre approche, ouvrez votre éditeur de texte et gardez le modèle classique !
- La mise en page elle aussi joue beaucoup. Si vous n’êtes pas obligé de garder du Times New Roman, évitez à tout prix les polices un peu trop « funky ». Là encore, du classique, un poil moderne, et tout ira bien. Aérez les paragraphes (et ne les faites pas de plus de 10 lignes !), augmentez l’espacement entre les lignes, conservez des marges honnêtes, ne gardez que 2 polices différentes… bref cherchez la simplicité.
- Hiérarchisez les informations. Rien de pire que de ne pas voir se dégager une structure dans votre document. Détachez bien les titres et sous-titres (gras, police différente, …) et n’hésitez pas à mettre en exergue les passages importants. Cela facilitera une première lecture « en diagonale » ou la recherche d’éléments spécifiques.
- Les graphiques, images, tableaux, sont les bienvenus, à partir du moment qu’ils veulent dire quelque chose. S’ils ne sont là que pour décorer ou s’ils n’aident pas à la compréhension d’un point important, supprimez-les !
- Au moment d’envoyer le résultat final, passez tout en format pdf, tout le monde en est aujourd’hui équipé, en tout cas parmi les gens amenés à lire un business-plan à un moment donné. Recevoir un fichier que l’on ne peut pas lire (.docx, fichiers open source, …) est rédhibitoire (vraiment !).
Vous avez donc un document concis, mais vous êtes tout de même un peu frustré de ne pas avoir TOUT pu mettre dedans… c’est tout à fait normal ! Apprenez à faire avec, s’il manque des précisions, le lecteur vous demandera des choses spécifiques par retour de mail ou lors d’un entretien, au téléphone ou en face à face. Trouver le bon niveau de détail est important : il ne faut pas trop vouloir en dire (ménagez un peu de curiosité !), mais pas non plus rester trop en surface, au risque de ne déballer que des banalités.
Par contre, il y a une chose à ne pas faire : remplir des dizaines et des dizaines de pages d’annexes… Idéalement, d’ailleurs, il n’y a pas d’annexes. C’est le meilleur moyen de montrer que vous avez fait de votre mieux pour offrir un contenu concis, complet, en respectant le temps précieux de votre lecteur.
Exit donc les 23 pages de camemberts de votre étude de marché, les 17 tableaux financiers d’hypothèses basses, hautes, ultra conservatrices ou encore les flux de trésorerie journaliers sur les 5 premières années de votre startup. De toute manière, elles ne seront pas lues !
A la limite, certains documents peuvent être, quand même, intéressants : liste des professionnels que vous avez rencontrés, maquettes de votre service web, recherche effectuées dans le cas d’un brevet, CV des membres de l’équipe…
Mais là encore, vous devriez pouvoir faire sans si vous travaillez suffisamment les 15/20 premières pages.
A vos claviers !