Par Laurent Samuel (chroniqueur exclusif) – Consultant secteur associatif
Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler de l’association loi
1901 mais de mon expérience de blogueur « expert » à propos du
secteur associatif.
J’édite depuis plus de deux ans un blog à propos des
organismes à but non lucratif où je donne des idées et des informations
concernant la gestion, l’organisation juridique, les finances des structures de
la loi de 1901. Dans mon cas, l’objectif est de fournir une information
accessible à des lecteurs non-spécialistes qui veulent des règles de conduite
simples pour gérer leur association ou des conseils pour créer une structure.
migrer mon blog vers WordPress. Cela m’a donné l’occasion de faire le point sur
la manière de tenir un blog d’expert et de répondre aux attentes des
utilisateurs. Je vous livre ces quelques principes qui sont certainement à
discuter et à compléter.
Blog perso ou blog
d’expert, il faut choisir
En tant qu’éditeur, on peut être tenté de s’ouvrir à ses
lecteurs de ses états d’âme personnels, voire de ses opinions, qui n’ont pas grand’chose
à voir avec les thématiques du blog. L’audience du blog constitue rapidement
une invitation à partager avec ses lecteurs tout et n’importe quoi. Mais le
blogueur expert doit se souvenir qu’il est lu pour ses avis techniques supposés
qualifiés et non parce que le lecteur apprécie sa conversation. Il faut donc
limiter les « hors-sujets ».
J’irai même plus loin : il faut circonscrire son champ
éditorial aux seules questions à propos desquelles on se sent vraiment expert.
Pour ma part, je publiais sur mon blog associatif quelques articles à propos
des NTIC et du web 2.0. J’ai bien senti que cela fatiguait mes lecteurs, en
introduisant une confusion dans ma ligne éditoriale. J’ai donc fini par ouvrir
un second blog où je peux m’épancher à propos du Web 2.0 et de ma vision du
nouvel internet.
Considérer le lecteur
occasionnel plutôt que le lecteur régulier
Quand on s’appelle Presse-citron ou Vinvin, on peut
considérer que son lectorat est surtout composé d’utilisateurs fidèles qui
suivent la publication billet après billet. Le blog d’expert –surtout celui
dont le référencement est modeste- attire essentiellement des lecteurs
occasionnels qui sont arrivés ici au gré d’une recherche sur leur moteur
favori.
J’essaye donc de rédiger chaque billet comme un tout se
suffisant à lui-même, quitte à répéter ce que j’ai déjà écrit quelques semaines
plus tôt. Même si les liens dans l’article (voir plus bas) permettent de
construire un raisonnement en plusieurs étapes, chaque billet doit avoir du
sens par lui-même, afin de donner satisfaction au lecteur occasionnel.
Identifier
précisément les attentes des lecteurs
La généralité des blogueurs peut certainement adopter comme
ligne éditoriale « : « qu’ai-je à dire ? ». Le blogueur expert
doit se poser la question « quelles sont les attentes de mes
lecteurs ? ». J’ai pendant longtemps affiché dans ma sidebar un petit
widget de sondage permettant aux lecteurs de me faire part de leurs attentes.
J’ai pu ainsi me rendre compte qu’un bon tiers de mes visiteurs n’étaient pas
des dirigeants bénévoles, mais plutôt des porteurs de projets qui se
renseignaient à propos du cadre associatif.
En consultant les requêtes effectuées sur le moteur de recherche
interne du blog, j’ai pu identifier quelques problématiques récurrentes que
j’ai étudiées en détail par la suite.
Utiliser des fils
conducteurs
Le blogueur expert trouve souvent son inspiration dans sa
vie professionnelle. Cela constitue à la fois un atout mais aussi un handicap.
Pour ma part, j’apprécie de pouvoir piocher dans mes derniers dossiers des sujets
à propos desquels j’ai déjà réfléchi et développé quelques idées pertinentes.
En revanche, cela peut conduire à la monotonie si le savoir faire professionnel
du blogueur s’exerce toujours à propos des mêmes thèmes.
Pour éviter cet écueil, on peut identifier quelques « rubriques »
transversales qui serviront de fil conducteur au blog et permettront de donner
une certaine unité à la ligne éditoriale, sans tomber pour autant dans le
« rabachage ».
Par exemple, j’essaye (mais avec un succès mitigé pour
l’instant) de proposer des interviews de manière régulière ou bien j’effectue de
temps à autre une revue des dernières sorties en librairie qui peuvent
intéresser des dirigeants associatifs.
Faciliter l’accès à
l’information
C’est une problématique qui n’est pas propre à l’expert mais
bien liée à la structure chronologique du blog qui aboutit à une taxonomie
assez pauvre et peu ergonomique. Lorsque l’information publiée est technique,
il faut absolument donner de la profondeur au blog, sous peine de rester
superficiel dans le traitement des problématiques.
Pour cela, il faut réfléchir à un classement intelligent des
billets dans des catégories et utiliser la possibilité de tagger les articles.
Les plateformes professionnelles de blogging sont à ce sujet bien équipées mais
j’avoue que sur Blogger, par exemple, je me sentais assez limité. A ce sujet,
il est également indispensable de prévoir à la fin de chaque billet une liste
des articles relatifs qui permettra au lecteur de poursuivre sa réflexion… tout
en restant sur votre blog.
Se montrer disponible
sans devenir esclave
Si vous vous présentez comme un expert, il est normal que
les gens vous consultent à propos de leur situation personnelle. Je reçois une
dizaine de mails par semaine me demandant conseils et explications. Cela
représente une charge de travail certaine et absolument bénévole.
Pourtant je continue à répondre à la plupart des mails parce
que j’estime qu’il s’agit là d’un prolongement naturel du blogging qui suppose
une certaine interactivité avec les lecteurs. Maintenant que la charge de
travail devient un peu trop lourde, j’ai adossé un forum à mon nouveau blog.
Cela permet de faire l’économie des réponses aux questions qui sont
redondantes.
Et vous autres, blogueurs experts, qu’en pensez-vous ?

Suite à votre article très intéressant, je m’interroge sur la définition des blogs perso et associatif : où classez-vous le blog « pro », celui où l’on essaie de promouvoir un produit ? « Jeune » bloggeuse, je me suis lancée dans cette aventure avec en guise de ligne de conduite mes réflexions à propos de l’internet, du lien entre le virtuel et le réel. Le but, c’est de montrer l’aspect humain des contacts que l’on peut avoir sur le web, en incitant l’internaute à venir se rendre sur notre portail de services dédié à la rencontre http://www.sirius-concept.com
Histoire donc à suivre…!
Bonjour,
Je distingue :
– le blog d’expert (un spécialiste d’un domaine écrit à ce propos),
– le blog personnel (une personnalité tient une sorte de journal intime public, abordant tous les thèmes qui lui sont chers)
– le blog d’entreprise ou blog d’affaires (un entrepreneur écrit à propos de ses produits, de son entreprise et de son secteur d’activité).
La différence entre le blog d’expert et le blog d’affaires est quelques fois ténue. En principe, l’expert n’a rien à vendre mais beaucoup (et moi le premier) se situent dans une logique de self-branding. Le blog sert de vitrine à une expertise qui est vendue par ailleurs (formateurs, consultants, auteurs).
A propos du blog d’affaires, consultez celui de Stéphane Guérin et aussi celui de Philippe Martin qui ont tous les deux réfléchi à cette question.
Cordialement
Merci Laurent pour ce billet. Il y a dedans pleins de bons conseils que j’applique avec plus ou moins de bonheur depuis le début de mon aventure en mars 2007.
Si je considère les sujets abordés dans mon blog, je me range dans la catégorie des blogs personnels (blog sur Périgueux). Cependant je commence aussi à parler de mes services de constructeur de sites Web, et donc mon blog contient ou plutôt va contenir des billets dit ‘experts’.
Il va me falloir, comme vous l’avez fait vous même séparer les billets experts des billets plus personnels afin de ne pas ennuyer les lecteurs qui préfèrent une catégorie plutôt que l’autre. C’est là que je vois les limites de Blogger et que comme vous, je considère utiliser WordPress, Joomla ou bien Drupal pour encore plus de possibilité. J’ai testé les trois systèmes et ils sont tous faciles à installer. La difficulté est dans la personnalisation des modèles, mais même cela n’est pas une chose insurmontable. Les plus simples des systèmes sont Joomla et WordPress, mais Drupal à fait de gros efforts lors de la réalisation de sa nouvelle version et comme son architecture est plus avancée que celle des deux autres et que je pense faire évoluer mon blog vers un site wiki à part entière, je vais sans doute utiliser Drupal. Un problème cependant pour ceux qui ne veulent pas se salir les mains et personnaliser leur modèle, c’est que Drupal a très peu de modèles disponibles et compatibles avec la nouvelle version.
Mon blog : http://www.periblog.fr/
Wordpress : http://fr.wordpress.com/
Joomla : http://www.joomla.fr/
Drupal (anglais) : http://drupal.org/