RSE et Design : vers une démarche commune de développement durable ?

Jean-Luc WatinePar Jean-Luc Watine (chroniqueur exclusif) - Spécialiste dans l'optimisation du statut du dirigeant

La Responsabilité Sociétale des Entreprise (RSE) résulte des demandes de la société civile (associations écologiques et humanitaires) pour une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises. Celle-ci est née des problèmes d’environnement planétaire rencontrés depuis les années 1970. La RSE est donc la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable, avec la déclinaison des concepts de développement durable qui intègrent les trois piliers environnementaux, sociaux et économiques.

Le design partage les mêmes valeurs fondamentales : son rôle s’inscrit dans une logique à long terme. Les designers se trouvent au plus près des conso-citoyens dont les attentes changent radicalement : il s’agit de reconquérir la confiance des consommateurs devenus sensibles à l’éthique, la transparence et à l’attention portée par les entreprises à ces questions de responsabilité sociétale.

La RSE est aussi un instrument de compétitivité : un hôtel de l’Est de la France a engagé des investissements dans la méthanisation, cette action lui a permis de diviser sa facture d’électricité par deux. L’utilisateur final veut réaliser des économies, les acteurs économiques vont devoir répondre.

Le design  contribue fortement à promouvoir la RSE sur 5 axes d’engagements :

1/ – Bilan carbone : en faisant réaliser un bilan carbone de l’activité de l’entreprise par le calcul des émissions à partir de l’analyse des factures internes et externes ainsi qu’une visite des sites.

2/ – Diversité des âges : l’âge constitue le 3° facteur de discrimination à l’embauche, après l’origine et le sexe. Il s’agira d’harmoniser les plans de formation et de formaliser des documents d’accueil pour favoriser l’intégration et la construction de véritable plan de carrière à long terme.

3/ – L’éco-conception (des produits, des emballages, des lieux ce vente) permet de répondre aux attentes des consommateurs et d’encourager des modes de consommation plus responsables.

4/ – Les messages : la responsabilité du designer passe par la bonne connaissance des règles de communication légales et conseillées par les instances régulatrices.

5/ – Les achats : questionnaires de référencement qui prennent en compte les caractéristiques environnementales des produits. Mise en place d’une politique de ramette qui garantit 100% de papier acheté avec traçabilité des fibres vierges en provenance de forêts gérées durablement.

La RSE présente de nombreux avantages : suppression du surpackaging : c’est effectivement sauver des hectares de forêts et la démarche est donc vertueuse. Les grands hôtels demandent de bien vouloir veiller à réutiliser vos serviettes de bain pour économiser de l’eau et des lavages polluants.

La RSE est, par ailleurs, un moyen de générer de la valeur ajoutée : Toyota fait des voitures hybrides parce que la conscience écologique de son marché est en train de naître et qu’il y a là une opportunité économique. La RSE devient aussi un atout à l’international : c’est l’ADN et la marque de la France et donc une valeur ajoutée dont on peut se prévaloir à long terme pour notre pays. Les designers sont en première ligne pour accompagner ce mouvement prometteur d’avenir écologique.

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