Par Bertrand Duperrin (chroniqueur exclusif) – Consultant en Management
Vous êtes vous demandé de quoi vos collaborateurs peuvent avoir besoin en ces temps difficiles. Bien sur, une réflexion rapide peut amener à se dire qu'ils peuvent s'estimer heureux d'avoir un travail et que ça serait le comble qu'en plus ils aient des besoins. Logique lorsqu'on est en position de force d'une part et que les temps sont durs d'autre part. L'expérience prouve toutefois que àa n'est pas la bonne attitude, loin de là : un collaborateur qui doute, a peur, a l'impression d'être une variable d'ajustement, de n'être pas écouté aura bien du mal de donner son meilleur. Dommage alors que c'est justement maintenant que tout le monde doit être sur le pont et donner son meilleur sans avoir l'esprit monopolisé par des idées négatives.
Même si la parole est simple et l'art souvent plus difficile, voici quelques points à garder à l'esprit.
• Communication
Quelle que soit la situation, autant être transparent. Si elle est meilleure qu'on peut le penser dites le. Si des temps difficiles s'annoncent dites le aussi. Et voyez avec vos collaborateurs comment trouver des parades. Il leur arrive d'avoir des idées et d'êtres pragmatiques et innovants vous savez. Quoi qu'il en soit écoutez les : ça n'est pas parce qu'une inquiétude n'est pas formulée et ne vous parvient pas qu'elle n'existe pas. Quoi qu'il en soit discutez et trouvez des parades ensemble. Vos employés ont souvent de bonnes idées et savent être pragmatiques. Et le fait d'être écoutés, d'avoir l'impression de contribuer à l'effort, de pouvoir impacter le devenir de l'entreprise est bon pour la confiance, qu'il s'agisse de la confiance qu'ils ont en l'avenir qu'en celle qu'ils ont dans l'organisation en général.
Gardez bien en tête que la pire des choses qui puisse arriver est qu'ils considèrent que quoi qu'ils fassent les choses suivront irrémédiablement leur cours.
• Insufflez une culture positive
Idéalement il aurait fallu commencer avant que les choses tournent mal mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Nous sommes ici dans la même logique que ce qui précède mais il faut garder à l'esprit que dans la difficulté personne n'essaiera d'améliorer quoi que ce soit si la réponse à la moindre suggestion ou question est "non", "c'est nul", "ça n'est pas tes affaires". Evitez également le management par la peur qui tend à les rendre responsables d'une situation dont ils sont victimes : "si cela continue comme ça tu n'auras plus de boulot demain".
• Apprentissage
Pensez vous qu'on a du temps à perdre à permettre aux collaborateurs de développer leurs savoirs dans un tel contexte ? Et bien oui. Notamment dans la mesure où il s'agit d'un des rares moyens pour le collaborateur de se projeter lui-même dans l'avenir, de sentir que personnellement il avance au moins dans un domaine. Et quoi qu'il en soit, tout ce qui peut leur permettre d'apprendre les uns des autres facilitera la capacité du groupe à trouver des réponses à ses enjeux quotidiens et à renforcer le lien interne.
Chacun de ces points pourrait être détaillé en une multitude de sous points afin d'élaborer un plan d'action…mais d'une chronique on arriverait à un livre. Par contre en gardant ces trois points à l'esprit on peut commencer à prendre quelques bonnes décisions au quotidien. Un bon début.