Thierry Depuydt, Sheilandi – L’interview « Envie d’entreprendre »

L'interview Envie d'entreprendre par Olivier Marone, créateur et responsable du site


Thierry DepuydtPrésentez vous ainsi que votre entreprise.

Thierry Depuydt, 35 ans, entrepreneur autodidacte.  J'ai repris
l'entreprise familiale, une boucherie-charcuterie artisanale, et l'ai
développé jusqu'au premier service traiteur en ligne (hé oui, nous
étions les premiers, dès 1997 la préhistoire du net !)

Depuis fin 2011, j'ai créé une
nouvelle société : Sheilandi, qui vend en ligne des bijoux très
spécifiques en broderie d'argent.  C'est une technique ancestrale de
fabrication très peu connue que nous espérons faire découvrir au plus
grand nombre.

Le point de départ de Sheilandi.

Le hasard (certains appelleront ça
le destin), tout simplement !  Lors de notre voyage de noces, nous avons
rencontré au détour d'une visite un artisan qui fabriquait des bijoux
magnifiques !  Nous sommes restés plusieurs heures à discuter avec lui
et avons appris l'existence d'une coopérative qui regroupe les artisans
individuels.  Suite à notre voyage et beaucoup de recherches (concept,
étude de marché, commercialisation, concurrence) nous avons contracté
une collaboration proche avec cette coopérative.  Sheilandi était né.

J'ai quelque part toujours su que "un jour" je créerais
quelque chose de plus grand que moi.  Je pense qu'avec Sheilandi j'ai
trouvé mon bonheur : créer une marque, faire découvrir des produits
totalement neufs, monter un business from scratch : la tâche est énorme
mais tellement motivante !


Logo SheilandiLa création de votre société fut-elle plus dure que prévu ?
Oui et non.  La création en
elle-même ne fut pas tellement compliquée, il suffit de suivre les
démarches légales.  Le côté plus négatif, c'est qu'en Belgique nous
avons "en principe" droit à un tas d'aides en tout genre (bourse de
pré-activité, financement et garanties bancaires publiques, subsides et
primes à l'innovation diverses, aide à l'exportation, et je vous en
passe), sauf que quand on est déjà administrateur de société, la tâche
se complique largement : une situation professionnelle déjà établie, et
surtout le fait de ne pas fabriquer en Europe m'a fermé les portes des
aides publiques.
Les levées de fonds n'étant pas vraiment à la portée des petits
e-commerçants, j'ai du me débrouillant en vidant les fonds de tiroir
personnels et un petit prêt bancaire classique (+ crédit de caisse pour
financer une partie du stock)
A refaire, concernant votre entreprise, vous referiez quoi
?

Etre plus riche avant de
commencer, ça serait tellement plus facile !  Comme dirait un ami qui se
reconnaîtra sans doute, le plus dur c'est de gagner le premier million

Ca donne tout simplement accès à tout ce qu'il y a de mieux.  De
mon côté, vu le manque de moyens tout a du être réfléchi jusqu'au
dernier centime, j'ai du gratter à tous les niveaux : designers et
développeurs freelance, un ami photographe, demander aux copines d'être
modèle, et au niveau marketing, je fais tout seul…, les nuits sont
courtes !
Pour vous, un client Sheilandi est un client…
Conquis par la finesse unique de nos
bijoux.  TOUS les commentaires reçus jusque là sont tout simplement
excellent.  Tous les clients qui ont vu les bijoux "en live" sont
totalement conquis, je vais d'ailleurs très bientôt lancer des ventes à
domicile à travers toute la France (info en avant-première, ça sera via
la plateforme www.seedbees.com que je trouve formidable) afin de faire découvrir nos bijoux sans obligation d'achat.
Pendentif Sheilandi

Votre meilleur souvenir
d'entrepreneur.
Nous
avons joint à notre projet d'entreprise des valeurs de commerce
équitable et un projet humanitaire.  Nous sponsorisons un bus de soins
dentaires gratuits pour des enfants indonésiens.  La réception des
premières photos de ces enfants nous a valu quelques larmes de bonheur.
 On se dit qu'on ne travaille pas que pour le business pur et dur mais
qu'on a créé un projet plus global qui a des valeurs éthiques fortes.
"LE" conseil à donner à un futur entrepreneur.

N'écoute surtout pas les autres, fonce !
 Lis beaucoup, sois au courant des dernières tendances, n'ai peur de
rien.  Tout bouge si vite qu'il y a un tas d'opportunités à saisir.

Si tu fais les choses mieux que les autres, tu vas obligatoirement réussir …

L'entreprise existante que vous auriez aimé créer ?

Les idées ne manquent pas,
je dois en avoir une par jour, une bonne par semaine et une
révolutionnaire par mois – mais de là à réaliser tous ces rêves, c'est
un peu plus compliqué (d'où l'intérêt d'avoir des fonds de départ pour
pouvoir s'amuser – voir plus haut …)
J'aimerais monter une petite équipe d'esprits dynamiques et
entrepreneurs, mais je vis un peu dans le quart monde du business,
l'entrepreneuriat n'est franchement pas développé dans ma région c'est
le moindre qu'on puisse dire !
Pour l'entreprise de rêve, je pense à une boîte
numérique avec une petite équipe à taille humaine – je dirai un service
en SAAS simple, ergonomique et ciblé style mailchimp ou basecamp mais à
destination marketing pour les TPE (à creuser …)


Pendentif Sheilandi 1L'entreprise de vos rêves ferait quoi ?

Elle vendrait du service à distance
ou des biens numériques.  Se décharger des produits physiques, de la
gestion de la logistique, ça serait carrément énorme !

"L'idée" entrepreneuriale du siècle ?

C'est pas très original comme réponse, mais chez Apple ils font très fort quand même !

Un modèle d'entrepreneur ?

Pas vraiment, je n'aime pas trop les histoires des autres, je préfère vivre pleinement la mienne !

Microsoft, Apple ou Google ?

Google il y a quelques années avec
leur esprit ouvert et libre de service à l'humanité, mais sous leurs
airs de bon Samaritains, ils ont quand même vachement évolué vers le
profit à tout prix, c'est bien dommage.

Un petit portefeuille boursier ?

A tout petit niveau je me suis amusé un peu avec une dizaine d'actions il y a quelques années. Actuellement tout est investi dans Sheilandi.

"L'envie d'entreprendre", de tout jeune ?

C'est le moindre qu'on puisse dire.
 A 11 ans je faisais 350 crêpes le dimanche pour les revendre à la récré
le lundi (ce qui m'a valu ma première retenue). A 13 ans les copains
de classe étaient des sous-traitants qui fabriquaient des scoubidous à
la chaîne.  Vice-Praesis en rétho, et ça a continué …

Le mot de la fin.

Sans effort, pas de réconfort !
http://fr.sheilandi.com

EE – Septembre 2012

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