Le terme de consultant, exploité à outrance, est aujourd’hui particulièrement galvaudé. Plutôt que de préciser une réelle profession, il est utilisé à tort et à travers pour englober sous un libellé particulièrement séduisant un état difficile à définir.
« Vous faites quoi dans la vie ? »
« Je suis consultant. »
« Ah très bien ! Et cela consiste en quoi ? »
« Ben euh, c’est difficile à expliquer… »
Pour vous aider à bien identifier quel métier se cache derrière ce terme générique, je vous propose cette petite typologie des consulting-boys les plus courants. (Cela fonctionne aussi pour les consulting-girls)
Le Consultant avec un grand « C »
Il y a les consultants des grands cabinets. Ils arrivent en équipe. Mégas organisés qu’ils sont !Ils ne parlent pas. De toutes façons ils n’ont rien à te dire. Et quant à t’écouter t’imagines pas !
Ils étudient les chiffres, ils comptent, ils mesurent…
Pas de détails pour toi coco. De toutes façons tu coûtes trop cher. Et puis finalement tu sers à quoi dans la vie ? Eux ils ont la leur à gagner. C’est comme ça…
Le consultant indépendant
A l’autre extrême, il y a le petit mec. Le consultant indépendant, le free-lance. Alors pourquoi on l’appelle lui ?
Et bien ce n’est pas compliqué, on fait appel à l’indépendant parce que : soit on n’a pas les moyens de payer le gros cabinet, soit on n’a pas les moyens de payer le gros cabinet. Et puis lui on le connaît, il est gentil et en plus il ne changera pas grand chose… Bref, il va nous rassurer…
Cela dit il y en a de toutes sortes des consultants indépendants :
Le donneur de leçons
Il y a celui qui donne des leçons et définit les règles. Pour lui il n’y a pas à tortiller. C’est comme ça qu’il faut faire. Il sait parfaitement ce qu’il faut appliquer et tout le monde doit se plier à la règle. Normal, c’est la règle.
Le grand Gourou
Pas loin du donneur de leçons, il y a le grand gourou. Celui qui n’a ni plan ni projet mais réponse à tout. Ah il y en a des patrons qui les aiment ceux-là ! Comment qu’ils vous jugent lorsque vous hésitez, lorsque vous réfléchissez un peu trop longuement, lorsque vous vous lancez dans une réflexion conjoncturelle. Non c’est tout de suite qu’il faut la réponse ! Vous êtes payé pour cela non ?
Le béni-oui-oui
En parallèle il y a le consultant qui confirme tout. Surtout ne pas contredire le client : » Oui bien sûr M. le Client, vous avez tout à fait raison M le Client , Biduletruc aurait dû être mieux placé pour récupérer le ballon. M le Client… »
Le médecin de famille
Il y a celui qui se sent une âme de médecin de famille. Il écoute les confidences, il soigne les petits bobos. « Toussez un peu… Humm! Je vois, je vois. Et bien une bonne petite diète et pas d’excès surtout ! » Pas de grand changement. Oh non ! Surtout pas ! Il faudrait alors appeler un spécialiste. Vous pensez »
Le touche-à-tout
Oh des consultants il y en a de toutes sortes !
Il y a celui qui se sent une âme de touche à tout. Pas un sujet ne lui échappe ! Tout , je vous dis il connaît tout ! Lorsque l’on consulte la liste des types de services fournis sur le site Web de la société, on se demande combien ils peuvent bien être : 500 ? 1000 ? Ah bon vous êtes seul ?
L’hyper spécialiste
D’autres sont tellement spécialistes qu’ils ne réagissent qu’aux mots de leurs spécialités. Les thèmes connexes les laissent aussi froids que le marbre. Ils sont faciles à reconnaître, ce sont ceux, qui dans une réunion de travail, regardent les mouches voler. Mais dès que l’on aborde leur sujet, ils réagissent et deviennent intarissables. Puis la réunion progressant, on passe à un autre thème, et là ils regardent à nouveau les mouches voler…
Le coach
Mais la tendance actuelle est plutôt au coaching :
« La solution est en vous messieurs les clients.
Ah bon ? Et où ça ?
Ah ah ! Je vais vous aider à l’extraire.
Oh là il me fait peur celui – là !
C’est pas douloureux j’espère ?«
Il est vrai qu’un projet est plutôt un accouchement qu’un tour de passe-passe.
Finalement c’est quoi un bon consultant ? Un peu tout ça ?
Comme disait je ne sais plus qui : « je suis devenu consultant lorsque j’en ai eu marre de concevoir et de réaliser ».
(Tiens après réflexion, c’est peut-être moi finalement qui ai dit ça…)