Par Céline Fénié (chroniqueur exclusif) – Créatrice de Maman Shopping.com
Au démarrage de ma société, il y a 2 ans, j’ai installé mon
entreprise chez moi (siège social et exercice de l’activité). Une décision
prise un peu par hasard car cela permettait une certaine flexibilité au démarrage
de mon activité, j’en avais d’ailleurs parlé dans une chronique.
Maintenant que l’activité est lancée, et a grandit la
question de trouver des locaux se pose réellement …
Autant au départ, j’ai installé mon entreprise chez moi sans grande conviction,
autant maintenant après avoir gouté à cette flexibilité et à l’abandon de la
perte de temps en trajet bureau/maison. Le choix est beaucoup plus difficile à
faire.
Malheureusement, j‘ai l’impression que ce statut toléré pour
les créateurs d’entreprise ne fait pas « sérieux » passer un certain
temps ?
Pourtant financièrement, c’est très intéressant, pas de loyer à payer
(facilement 500 € d’économisé) et la possibilité de se « rémunérer »
en partie grâce à ca : en faisant supporter à son entreprise une partie
des charges du logement ou en lui faisant carrément payer un loyer.
Mais d’un point de vue
business, par contre, est-ce un handicap
au bon développement de la société ?
La pratique que vous décrivez est très fréquente au Canada. Encore plus fréquente chez les startups du Web.
La question de la « crédibilité » ne se pose pas vraiment, en tout cas pas avant que les clients souhaitent voir un place d’affaire sérieuse. Cela peut prendre beaucoup de temps dans votre cas… Je ne suis pas votre marché cible, mais le fait que vous soyez chez vous ne me pose aucun problème si vous avez des produits de qualité, un prix attractif, un politique de frais de livraison claire et attrayante, et surtout un service après-vente irréprochable (contact humain, remboursement, remplacement etc.).
Mais, à titre d’entrepreneur, je vois deux problèmes à ce que vous restiez chez vous. Vous devez grandir, et pour cela il faut des employés. Voilà le coeur de ces problèmes :
1) Les employés de ce qu’on appelle amicalement au québec « une shop de sous-sol », peuvent ne pas prendre leur « poste » très au sérieux.
2) L’autre aspect important, c’est le mélange de la vie privée et professionnelle. Je ne parle pas pour vous. En temps d’entrepreneur notre vie privée et notre entreprise ne font souvent qu’un. Mais là encore, les employés, ou vos proches peuvent « souffrir » de cette promiscuité.
Les gens qui travaillent pour vous qui vivent à vos côtés n’ont pas la même fibre entrepreneuriale que vous. En conséquence, ils peuvent se sentir gênés, ou mal à l’aise… et pire, ils n’oseront sûrement pas vous l’avouer. Soit par amitié, soit parce qu’ils veulent vous voir réussir, ils ne vous encombreront pas avec ces petits irritants. Jusqu’à ce qu’ils trouvent « mieux » ailleurs pour vos employés, ou qu’ils « pètent les plombs » dans le cas de la famille.
Cette période de transition est excellente et très formatrice pour le chef d’entreprise. Elle lui apprends à gérer ceux qui l’entoure, à comprendre qu’ils ne pensent pas comme lui/elle et que ce sera toujours comme ça désormais. Cette compétence essentielle en gestion des ressources humaines permet de grandir en mettant autour de soi des gens qui se sentent bien et motivés pour faire grandir l’entreprise.
C’est du vécu 😉
C’est vrai que travailler chez soi, c’est super pour l’organisation et permet d’en faire beaucoup plus que si on devait se rendre à un bureau. Sans compter les économies qu’on fait.
POur la crédibilité, je ne pense pas que les clients se rendent compte qu’on travaille chez nous, tant qu’on ne reçoit pas. C’est surtout au niveau personnel. Quand on travaille chez soi, notre entourage a souvent l’impression qu’on ne fait rien et nosu demande souvent quand est-ce qu’on reprend un « vrai » travail. Si travailler 15h par jour n’est pas un vrai travail…
Une bonne solution selon moi ce serait de partager des bureaux : réduction des charges + entraide entre entrepreneurs.