Auto-entrepreneur ou entrepreneur autonome ?

Rey_patrickPar Patrick Rey (chroniqueur exclusif) – Consultant, Délégué Régional du Groupe ITG

A l'heure où la crise sévit, l'avenir est plus que jamais aux entrepreneurs. Comme le rappelle “la femme aux semelles de vent” (pseudonyme d'une blogueuse) : le mot crise trouve son origine dans le mot grec Krisis, qui signifiait « décision ». En chinois, il est composé de deux idéogrammes signifiant « danger » et « opportunité de changement ». Dans un cas comme dans l’autre, « crise » représente « le moment opportun pour la décision », « le temps de choisir ». C'est donc la fenêtre de tir idéale pour les entrepreneurs qui ont une vraie bonne idée et un enthousiasme à toute épreuve. Ils vont pouvoir lancer de nouveaux produits ou services, satisfaire de nouveaux besoins, relever de nouveaux défis.

Entreprendre quoi ? A vous de décider, si vous avez à la fois l'inspiration et les tripes. Entreprendre comment ? C'est ce que je voulais commenter ici, quelques semaines avant la création du statut d'auto-entrepreneur, le 1er janvier 2009. Votée le 4 août 2008, la loi de modernisation de l'économie concerne notamment les créateurs de petites entreprises, avec la mise en place du statut d'auto-entrepreneur. Ce statut regroupe un ensemble de mesures permettant d'exercer une petite activité professionnelle indépendante (CA inférieur à 80 000 euros HT pour une activité marchande, 32 000 euros HT pour une activité de services).

Pourquoi ce statut ? Officiellement, pour simplifier la création d'entreprise et minimiser les coûts administratifs. En réalité — comme souvent avec les nouvelles lois — pour guérir des maux qui affectent la France, ici l’économie et le pouvoir d’achat. En l'occurrence, la volonté est de permettre aux salariés de compléter leurs revenus avec une activité autre que les "emplois service", de légaliser des activités d’achat-revente en ligne (type eBay) qui jusqu’à présent échappaient à la fiscalité… Quel sera le sort de ce nouveau statut, qui fait fantasmer nombre de personnes ? Sans doute, une aide appréciable pour les activités CtoC comme on dit, à savoir une entreprise individuelle plus facile et plus souple.

On écrit aussi beaucoup que "ce statut s'adresse également aux personnes qui veulent tester une idée, avant de créer éventuellement une entreprise si elle fonctionne". Le portage salarial a exactement la même fonction, mais pour les professionnels du conseil, de l'expertise ou de la prestation intellectuelle. Deux différences notables, toutefois : dans le portage, l'activité est du BtoB, essentiellement, et ces professionnels visent à en faire la source principale de revenu. Ils veulent un salaire supérieur au Smic, à peu près celui que donne le régime fiscal micro-entreprise, devenu statut d'auto-entrepreneur.

Un consultant "porté" est souvent un entrepreneur individuel. Ou bien, il cherche à tester son marché en grandeur réelle, avant de créer son entreprise individuelle. Ou bien, il est déjà entrepreneur, passant du libéral au portage, afin de sous-traiter sa gestion administrative et comptable. Quoiqu'il en soit, ce créateur est un professionnel autonome. Auto-entrepreneur ou entrepreneur autonome “porté”, les deux options se complètent et ne répondent pas aux mêmes objectifs.

Dans les deux lois successives dites de modernisation — de l'économie et du travail —, le législateur a voulu légaliser deux types d’activités parfois exercées aux limites du code fiscal ou du code du travail : la petite activité individuelle de complément de revenus, à destination principale des particuliers, et l’activité en missions de conseil, à destination principale des entreprises et organisations. Il sera intéressant d’observer les opportunistes du marketing qui ne manqueront pas de chercher à récupérer les espoirs de beaucoup !! Que vont-il inventer, après le portage “à tout faire” — qui marche sur les plate-bandes du CESU ou des CAE, dispositifs plus adaptés aux prestations non intellectuelles et aux particuliers dans une zone principalement locale —, après le portage “en temps partagé” — qui voudrait se substituer aux associations du même nom et aux groupements d’employeur —, et après le portage “en intérim” — qui cherche à récupérer le marché en forte progression des missions de cadres ?

Le portage que j’accompagne est celui qui a pour ambition de développer l’autonomie professionnelle des entrepreneurs qui, momentanément ou durablement, choisissent de gérer leur activité avec un partenaire solide pour l’administratif, la formation, et le développement commercial et réseau.

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