Ces salariés qui créent leur propre start-up

L’écosystème des start-ups françaises est en perpétuelle évolution. Malgré les quelques « soucis » en matière de financement et d’emploi que l’on a pu observer en début d’année, le nombre de start-ups continue de progresser en France, et surtout en région parisienne.

Parmi ces nouvelles entreprises, plusieurs ont été créées par d’anciens salariés de licornes, ces start-ups dont la valorisation atteint ou dépasse le milliard d’euros sans être cotée en bourse. Le point sur cette nouvelle génération de start-ups françaises.

Naissance et progression des « mafias »

C’est sous ce nom peu flatteur que les start-ups de nouvelle génération sont le plus souvent désignées dans les écosystèmes des entreprises. Plus précisément, les « mafias » font référence aux anciens salariés de licornes qui ont décidé de créer leurs propres entreprises.

Ce phénomène est très bien connu aux États-Unis, notamment dans la Silicon Valley où à travers les décennies, plusieurs « mafias » ont vu le jour. Les « PayPal Mafias » regroupant LinkedIn, Tesla ou encore YouTube en sont les meilleurs exemples. Il n’aura donc fallu que quelques années à la France et à l’Europe pour refaire leur retard sur les États-Unis et devenir de vrais terreaux pour start-ups.

142 nouvelles start-ups « mafias » issues de 25 licornes françaises

Selon une étude réalisée par le fonds de capital-risque américain Accel, en partenariat avec Dealroom, l’écosystème de la French Tech compte 142 nouvelles start-ups issues de 25 licornes. Parmi ces 25 licornes, Blablacar et Doctolib constituent le duo de tête des pourvoyeurs de start-ups avec respectivement 24 et 11 start-ups créées par d’anciens salariés.

Dans cette étude, la première licorne de l’histoire du paysage économique de la France Criteo est en première position avec 31 start-ups. Néanmoins, Criteo étant actuellement cotée en Bourse, elle ne répond plus aux critères et à la dénomination de « licorne » selon le ministère français de l’Économie et des Finances. Côté financement, près de 60% de ces nouvelles start-ups ont pu bénéficier de tours de tables, avec des opérations allant de 1 à 10 millions de dollars.

Le fait que les fondateurs de ces entreprises ont pu glaner de l’expérience au sein des licornes à succès est un des facteurs qui ont séduit les investisseurs. Harry Nelis, un associé chez Accel, comment sur ce sujet : « C’est une reconnaissance de la marque. En venant d’une entreprise de très bonne qualité avec de bons ingénieurs, un bon produit, ils ont les bonnes pratiques ».

Une forte concentration de naissance en Île-de-France

L’étude révèle un autre fait intéressant concernant ce phénomène de « Mafias » françaises : 80% des nouvelles entreprises ont été créées en région Île-de-France. Harry Nelis estime notamment que « la France joue un grand rôle dans l’écosystème européen et peut désormais concurrencer le Royaume-Uni et l’Allemagne. […]. A Londres, on a une prédominance des FinTechs, à Berlin de l’e-commerce, mais en France c’est un gros mélange ». L’exemple parfait est celui de la mafia Doctolib dont la répartition des start-ups suivant leurs secteurs d’activités se fait comme suit :

  • 0 : 1
  • Edtech : 1
  • E-commerce : 1
  • Insurtech : 1
  • Adtech : 1
  • Logiciel entreprises : 1
  • Mobilité : 1
  • Proptech : 2
  • Greentech : 2

Les profils des fondateurs de ces start-ups sont quant à eux moins diversifiés. En effet, l’âge médian est de 31 ans, 81% d’entre eux ont un master, 39% ont un diplôme technique, 73% d’entre eux ont une expérience de 5 ans ou plus dans leur ancienne entreprise. Cette homogénéité constitue un point faible pour l’écosystème français, car elle ne permet pas de créer de plus de diversité.

Ainsi, le fonds britannique NoLabel Ventures a vu le jour dans l’optique de financer les jeunes pousses fondées par des immigrés installés en Europe de l’Ouest. Ici aussi, ce fonds d’investissement compte cibler en premier lieu la France.

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