French Tech : vague de licenciements dans les startups, sous la pression des investisseurs

Les French Tech ont encore du chemin à faire avant de voir le bout du tunnel. Après un début d’année très compliqué au niveau des financements, de nombreuses start-ups doivent déjà faire face à une vague de licenciements. Ce « fléau » qui jusqu’à présent ne touchait que les États-Unis est donc parvenu à toucher le marché hexagonal des start-ups. Décryptage de ce séisme économique qui ravage la French Tech.

Une première dans l’histoire de la French Tech

Si le premier trimestre 2023 était surtout perçu comme étant une période de vache maigre pour les start-ups françaises en quête de financements, cela ne perturbait pas leurs affaires et très peu de cas de licenciements ont été répertoriés. Cela n’a pas duré très longtemps, et en avril 2023, les acteurs de la French Tech ont supprimé plus de 3 600 emplois, d’après les derniers chiffres avancés par Numeum. Numeum est l’une des principales organisations professionnelles de la Tech en France, et c’est dans son baromètre mensuel réalisé avec les données de la plateforme Motherbase que ces chiffres ont pu être présentés. Le constat de l’organisation est d’autant plus alarmant que plusieurs secteurs sont touchés par cette vague de licenciements :

« Cette détérioration se traduit dans l’ensemble des secteurs, dont la GreenTech mais aussi les services informatiques, les martech, fintech, healthtech et HRtech, qui observent la plus forte baisse sur un an ».

Dans les faits, sous la pression des investisseurs et face aux coûts de fonctionnement toujours plus élevé, de nombreuses start-ups françaises ont décidé de freiner leur programme de recrutement, et de partir sur un plan de restructuration se traduisant par le licenciement de plusieurs salariés.

En avril, le taux de création d’emplois au sein des start-ups se retrouve donc fortement en baisse, avec -69% par rapport au mois de mars 2023, tandis que le taux de licenciement augmente de +50% sur la même période. La région Île-de-France est celle où l’on diagnostique le plus fort taux de suppression d’emploi au sein du paysage des start-ups, avec environ 2.200 pertes d’emplois sur les 3.600 licenciements annoncés par Numeum.

La France refait son retard malgré elle

Cette situation a déjà été observée depuis l’année dernière chez nos voisins anglophones. Au Royaume-Uni comme en outre-Atlantique, les start-ups et les géants de la Tech ont procédé à de nombreuses opérations de réduction de leurs masses salariales. Amazon, Alphabet, Meta, Microsoft ou encore Salesforce sont en tête de liste, avec plus de 50.000 licenciements, soit plus du quart des suppressions d’emplois recensés dans l’industrie de la nouvelle technologie depuis janvier 2022.

Début 2023, c’est la licorne française Back-Market qui a débuté le bal des licenciements avec le remerciement de 93 employés, soit 13% de son effectif global. La France est donc en train de subir malgré elle ce séisme économique qui touche les acteurs de la nouvelle technologie à travers le monde. Le scénario du début d’année concernant le financement des start-ups est donc en train de se répandre au secteur de l’emploi. Franck Sebag, associé chez EY et expert capital-risque en parle :

« Le même phénomène risque de se produire pour l’emploi : on a vu les géants de la Tech et de nombreuses startups survalorisées réduire la voilure en 2022 et début 2023 en conséquence de la chute des valorisations, et il y a fort à parier que le même phénomène arrivera en France quand on entrera nous aussi dans le dur ».

Si les projections de Numeum pour le mois de juin ne sont pas très optimistes, il n’en reste pas moins que le bilan français est positif sur le marché de l’emploi. À l’échelle nationale, les startups de la French Tech enregistrent ainsi la création nette de près de 5.000 emplois depuis le début d’année, malgré la perte d’avril.

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