Les smartphones sont de plus en plus puissants, disposent de fonctionnalités de plus en plus innovantes et offrent une multitude d’usages. On est aujourd’hui bien loin du temps où envoyer des fichiers en tout genre par infrarouge ou Bluetooth représentait la fonctionnalité la plus innovante d’un smartphone. Toutefois, cette évolution de nos appareils mobiles peut en dérouter plus d’un, et notamment chez les séniors. Un problème à laquelle une start-up a décidé de remédier : Coyali.
9 millions de personnes en froid avec les smartphones
Selon l’INSEE, 17% de la population française est en situation d’illectronisme : ce nouveau mot désigne la difficulté ou l’incapacité d’une personne à faire usage d’appareils électroniques ou d’outils numériques, en raison d’un manque ou d’une absence totale de connaissances dans leurs fonctionnements.
Cela représente 9 millions de personnes, dont plus de 65% sont âgées de 75 ans et plus, toujours selon l’INSEE. Une situation complexe, d’autant que ces personnes ont vécu les différentes évolutions technologiques que le monde a subies, y compris la venue d’internet et l’expansion des différents logiciels informatiques.
Pourtant, bon nombre de séniors ont aujourd’hui beaucoup de difficulté à garder contact avec les membres de leurs familles, surtout lorsqu’ils doivent passer par la case « smartphone et applications de messagerie ». Des applications mobiles de messageries et d’appels, il y en a à profusion et beaucoup d’entre elles ne sont pas intuitives, en tout cas, pas assez pour les séniors qui peuvent aussi se perdre entre les répertoires, la création de profils et les paramètres.
Une solution logicielle pour simplifier l’usage de smartphone
Fort de ce constat, Pauline Beuchillot a cofondé la startup Coyali, pour combattre le mal par le mal, si l’on peut s’exprimer ainsi. En effet, Coyali développe une interface logicielle plus accessible et plus ergonomique pour smartphone à destination des séniors. Ce projet a vu lieu vers la fin de l’année 2022, avec une sortie de l’application Coyali en octobre. Le concept qui se cache derrière ce logiciel pour simplifier l’usage d’un smartphone, Paulin Beuchillot nous l’explique : « Nous avons étudié la population séniore afin de comprendre les interactions, les peurs et les a priori qu’elle avait par rapport aux outils numériques. Pour ce faire, nous avons organisé une dizaine d’ateliers numériques dans des résidences séniores. Nous avons étudié les comportements des séniors avec leurs propres smartphones afin d’identifier les points de blocages [et les confronter] aux premiers prototypes de l’interface simplifiée Coyali. Co-construire une solution qui répond aux besoins que nous avons identifiés avec les séniors était notre priorité dès le début du projet. »
Dans la pratique, Coyali se présente sous la forme d’une application mobile qui vient « remplacer » l’interface traditionnelle des nouveaux smartphones par une interface beaucoup plus simple et ergonomique. Il est possible de personnaliser les fonctionnalités disponibles sur cette nouvelle interface, en fonction du profil et des besoins de son utilisateur sénior. De plus, les messageries sont centralisées dans une même fonctionnalité, et les chiffres pour composer un numéro sont adaptés afin de faciliter les appels téléphoniques.
Bien plus que de faire un relooking des fonctionnalités, Coyali dispose également d’une seconde application intégrée, nommée Compagnon, qui permet à un proche de venir en aide à un sénior grâce à une prise en main à distance. Une révolution et une innovation qui séduit, puisque depuis son lancement, l’application Coyali a été téléchargée plus de 2 000 fois. Coyali souhaite aujourd’hui s’implanter davantage en France, en s’appuyant notamment avec un partenariat signé avec SFR, puis s’étendre dans toute l’Europe dans les années à venir.