À l’instar de l’écosystème mondial des start-ups, la Tech en Europe connait une crise au niveau des investissements. Malgré tout, le nombre de start-ups opérant dans les différentes branches de la Tech ne cesse de croitre. Comment donc les investisseurs européens font le tri et décident d’investir dans telle ou telle start-up européenne ? Comment sont valorisées les start-ups européennes ? Voici les éléments de réponse apportés par Speedinvest, un fonds de capital-risque européen dans son étude.
L’équipe dirigeante : le facteur clé de financement
Si l’on cherche des informations concernant le mode opératoire des investisseurs, leurs principaux facteurs de financement et les processus de prise de décision, on se rend compte que les données disponibles se focalisent sur l’écosystème américain. Ce n’est pas une surprise, car le marché des start-ups américaines est plus vaste et plus mature.
Néanmoins, il est tout aussi important pour les dirigeants de start-up évoluant en Europe d’accéder aux mêmes infos, au même point de vue pour espérer séduire les potentiels investisseurs. C’est dans ce contexte que le fonds de capital-risque européen Speedinvest en collaboration avec l’Université technique de Munich a publié une étude concernant ce sujet. « Inside the mind of European VC » apporte des réponses quant aux facteurs clés qui aident les investisseurs à financer ou non une start-up évoluant dans la Tech.
Dans cette étude réalisée auprès de 437 investisseurs à travers l’Europe, 49% d’entre eux indiquent que l’équipe dirigeante d’une start-up est le facteur le plus important. En effet, pour les investisseurs, c’est le potentiel, les capacités, la passion et l’expertise des équipes dirigeantes qui font le succès ou l’échec d’une start-up. Mieux, 42% des investisseurs prennent une décision instinctive dès leur première rencontre avec l’équipe dirigeante. Cela se confirme, car 13% des investisseurs interrogés n’analysent pas du tout les données financières des start-ups au moment de prendre une décision.
Par ailleurs, le business modèle est loin d’être le critère le plus important, car seuls 5% des investisseurs l’identifient comme étant un facteur clé de financement. Ainsi, les profils des dirigeants de start-ups constituent donc le premier facteur de financement pour les investisseurs européens.
Les licornes séduisent-elles plus les investisseurs ?
En plus de ces chiffres, l’étude menée par Speedinvest a également mis en avant le point de vue des investisseurs en capital-risque sur les licornes, ces start-ups dont la valorisation a atteint ou dépassé le milliard d’euros sans être cotée en bourses. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 84% des investisseurs pensent que les licornes sont surévaluées, et ce, que les investisseurs aient participé ou non aux les levées de fonds à destination de ces pépites de la Tech. Cela rejoint les tendances du marché des start-ups qui, au cours des derniers mois, ont vu les valorisations des licornes européennes chuter drastiquement.
Comparaison entre les marchés américain et européen des start-ups
Dans son étude, Speedinvest a montré que 87% des investisseurs considèrent l’Europe comme étant un marché fragmenté, et qu’il y ait plus délicat de faire des investissements. Les investisseurs européens ont ainsi une tendance plus modérée en matière de retour sur investissement (13% de bénéfice en moyenne), en misant surtout sur les start-ups en phase de démarrage.
À contrario, les investisseurs américains optent pour le financement des start-ups plus mature, et visent 23% de leurs parts de bénéfices.