Deux idées pour lancer un business automatisé en France

Olivier Roland Par Olivier Roland (contributeur exclusif) – Entrepreneur et blogueur de Des Livres Pour Changer de Vie

Créer son entreprise, c’est bien. C’est même le rêve de nombreux Français. Une aventure exceptionnelle, incomparable de part les risques pris et les récompenses attendues. Et l’idée, enfin, de voler de ses propres ailes, d’être son propre patron, de construire sa liberté à la sueur de son front.

Sauf que : il existe un risque dont peu de personnes parlent, et c’est que le beau rêve ne se transforme en prison de laquelle il semble impossible de s’échapper. 70 heures de travail par semaine, un stress intense et le sacrifice de nombreux plaisirs de la vie, pour un salaire horaire inférieur à celui d’un employé avec deux fois moins de travail et de responsabilités dans le même domaine.

Car de nombreux créateurs d’entreprise ont une approché biaisée dès le départ : ils créent leur job plutôt que de créer un business. Ayant une approche technicienne de leur entreprise – je sais faire ce métier dans ma boîte actuelle, donc je saurai gérer une boîte que je créé pour proposer mes compétences – ils font l’erreur de travailler dans leur entreprise plutôt que sur leur entreprise. Ils se focalisent sur le service ou produit proposé plutôt que sur le système complet.

En résulte un manque de procédures, de réflexions et de systématisation qui fait que toute l’entreprise tourne autour d’un seul homme – le créateur – pièce centrale et indispensable de la machine sans laquelle tout s’effondre, qui est alors homme-orchestre plutôt que chef d’orchestre.

C’est exactement ce que j’ai fait. J’ai créé mon entreprise de services informatiques à 19 ans, et j’ai pendant de longues années travaillé six jours par semaine de 8H à 22H pour la lancer, la développer, embaucher et gérer mes premiers salariés… Au fil du temps, le déséquilibre que je m’étais imposé à commencé à me peser, et j’ai cherché et trouvé des moyens de réduire mon temps de travail, avec un succès mitigé – mais au moins pouvais-je profiter de mon dimanche. Puis au bout de 6 ans dans cette TPE de 3 salariés qui était mon bébé, j’aspirai clairement à autre chose. Mais que pouvais-je faire ? Mon entreprise, complètement articulée autour de moi, ne pouvait être vendue. Elle représentait ma seule source de revenus et l’arrêter revenait à me retrouver à la rue, sans aucune possibilité de toucher les Assedics. Mon beau rêve enfin réalisé avait acquit une inertie qui m’entraînait de force à sa suite, et je ne voyais aucune manière d’y échapper.

 

Clairement je ne regrette pas d’avoir créé ma boîte si jeune, un bac moins deux en poche : ce fut une aventure humaine extraordinaire qui m’a fait passer de l’adolescence à l’âge adulte, et un formidable moyen d’assoir mon indépendance, très jeune. Mais j’aspirai à autre chose, et j’ai cherché des solutions. Et je suis tombé coup sur coup sur deux livres qui m’ont ouverts de nouveaux horizons et proposé des solutions pour changer de vie : La Semaine de 4 Heures et The E-myth Revisited : Why Most Small Businesses Don’t Work and What To Do About It. Le premier a même complètement révolutionné ma vision des choses, et toutes les actions que j’accompli aujourd’hui, du revirement stratégique de mon entreprise jusqu’à mon blog et mon défi de lire 52 des meilleurs livres de business en 52 semaines proviennent de réflexions que j’ai eues à la suite de sa lecture.

Ces deux livres enseignent comment créer des business qui tournent sans nous, des systèmes à part entière qui peuvent être vendus ou dupliqués. The Emyth se focalise sur les franchises et les entreprises offlines, alors que La semaine de 4 heures se focalise sur les entreprises onlines, dans le but de créer des business entièrement automatisés nécessitant une intervention minime de votre part. L’idée est de dissocier le temps que l’on passe – notre bien le plus précieux, ni stockable ni empilable – de l’argent que l’on gagne, en se constituant des sources de revenus demandant un temps minime pour être entretenues, ce qui nous donne la liberté de faire ce que l’on souhaite : n’étant plus obligés de travailler pour vivre, nous pouvons alors faire ce que nous souhaitons, y compris travailler sur ce qui nous passionne.

Cela fait rêver non ? Hé bien c’est difficile à mettre en place, mais pas impossible. Comme toute entreprise, créer un business automatisé demande du temps, de l’énergie, et une discipline obstinée et de la détermination, mais contrairement à de nombreuses entreprises qui se créent, une fois passé un certain seuil, la nôtre tournera toute seule ou presque, et pourra être gérée de n’importe quel endroit du monde d’où vous pourrez vous connecter à Internet. Imaginez une vie d’entrepreneur globe-trotter, passant trois mois à Sydney, trois à Tokyo, trois à Santiago, trois autres à Los Angeles, en ne devant travailler pour vivre que quelques heures par semaine tout au plus…

Note : la philosophie qui sous-tend ce point de vue particulier sur l’entreprenariat est ici à peine esquissée. Pour approfondir, je vous invite à écouter mon podcast 10 raisons pour lesquelles vous ne devriez pas être salarié.

Le rêve non ? Comment serait-ce possible ?

Les deux piliers sur lesquels nous pouvons construire un business automatisé sont Internet et les produits numériques, c’est-à-dire les produits de contenu, comme une chanson ou un livre, proposés sous forme de fichiers numériques (MP3 ou PDF par exemple). La combinaison d’Internet et des produits numériques a en effet de nombreux avantages :

• Une étude de marché peut être conduite à des prix défiant toute concurrence et jamais vu dans l’histoire jusqu’à présent.

• Le coût de lancement d’un produit peut être dérisoire, en particulier pour un produit numérique.

• Un accès potentiel et à coût très bas à l’ensemble des marchés du monde. Pour nous francophones, cela signifie l’accès aux marchés du Québec, de la Suisse, de la Belgique, et dans une moindre mesure du Maghreb et de l’Afrique francophone pour presque rien.

• Les faibles coûts de distribution, l’annihilation de la distance géographique et la recherche par mots-clés font que de petites niches autrefois non rentables – par exemple, les collectionneurs de serpents mexicains – deviennent exploitables sur Internet

• De nombreuses niches sur le marché Français sont inexploitées et recèlent un formidable potentiel – alors que le marché Américain commence lentement mais sûrement à se saturer. Et il est fréquent de voir débarquer en Europe se qui se passait aux Etats-Unis il y a 3 ou 4 ans. Il faut donc agir maintenant pendant qu’il y a encore beaucoup de places.

• Un produit numérique ne coûte quasiment rien à produire, à stocker et distribuer partout dans le monde : si vous vendez 10 ou 10 000 ebooks au format PDF par mois, vous devrez peut-être investir dans un serveur web un peu plus costaud, mais en gros les coûts de production, stockage et distribution seront minimes en regards des bénéfices et n’augmenteront pas du tout au même rythme que les ventes. Il y a 20 ans c’était très différent, car si vous vendiez 10 000 livres par mois il fallait les imprimer, les stocker, les envoyer dans les magasins, gérer les retours des invendus et les stocks qui en découlent, etc.

• C’est le client qui fait tout : il se rend sur le site qui propose le produit, parce qu’il a tapé un terme relatif à votre produit, puis il lit la page de vente, et s’il est convaincue par elle que votre produit correspond à son besoin, achète le produit en donnant tous les éléments nécessaires, et reçoit ensuite son produit par email ou peut le télécharger à partir du site.

• Il est très facile de promouvoir son produit en proposant une commission importante – de 40 à 70% – sur la vente du produit à des sites partenaires, puisque votre coût de production est proche de 0.

• Que vous vendiez livres ou musique, vendre de manière électronique sur Internet permet de s’affranchir de tous les intermédiaires habituels – producteurs, distributeurs, revendeurs – et de dégager une marge qui peut être supérieure à 95%, alors que la majorité des auteurs et compositeurs touchent entre 5 et 10% du prix d’un produit.

• Enfin, un business uniquement online vendant des produits numériques peut se gérer de n’importe quel endroit du monde disposant d’une connexion Internet ! Cela fait un paquet d’endroits potentiels 😉 .

Ok. Mais que faire si je n’ai pas l’âme d’un auteur ou d’un artiste, me direz-vous. Hé bien ce n’est nullement un pré-requis. Suivez le guide.

• Idée de business automatisée 1 : Vendre un ebook répondant à des interrogations courantes dans une niche non exploitée

La première chose à faire est d’identifier une niche rentable et peu concurrentielle. Pour commencer, je vous invite à lister dix de vos passions. Les deux ou trois premières viendront facilement, puis plus vous avancerez et plus vous aurez des difficultés à en trouver. N’arrêtez pas tant que vous n’en avez pas trouvé dix. Faites-le maintenant.

Si vous avez une passion, il y a de fortes chances que vous vous soyez intéressé au sujet et que vous ayez plus de connaissances à son propos que 90% de la population. Cela fait de vous un expert pour tous les débutants, peut-être nombreux, qui se lancent dans cette passion. Des débutants qui se posent de nombreuses questions, et qui font des erreurs – parfois coûteuses. Et qui recherchent sur Internet des solutions. Vous pouvez la leur fournir, sous forme d’ebook, ou de livre audio, ou de logiciel, ou de milles et une autres manières – même sous forme de produits physiques si vous le souhaitez. Pour cela il faut :

• Identifier une niche dans laquelle un nombre suffisant d’amateurs se lancent régulièrement, et peu concurrentielle.

• Construire un site ou un blog autour du thème de cette niche.

• Créer un ebook ou un autre produit numérique à vendre sur ce site.

• Amener du trafic sur ce site, via :

– Le trafic naturel (celui qui vient via les moteurs de recherche), grâce à des articles publiés sur le site.

– La publicité sur Internet, comme le programme Adwords de Google.

– Les affiliés, des sites partenaires qui enverront du trafic sur votre site en échange d’une commission sur les produits vendus.

• Optimiser le site – et notamment la page de vente – au fur & à mesure, en faisant notamment des tests de comparaison entre deux pages de vente différentes, et en retenant à chaque fois celle qui a le meilleur taux de conversion. L’outil gratuit de Google, l’Optimiseur de site, est parfait pour cela.

Pour identifier une niche rentable et peu concurrentielle, prenez chacune de vos passions, puis :

• Faites une recherche avec le générateur de mots-clés Adwords de Google sur les termes relatifs à votre passion les plus utilisés, pour déterminer quel est le trafic mensuel moyen que votre niche génère sur Google.

• Faites une recherche sur les thèmes les plus courants liés à cette passion et identifiez les principaux sites qui sont articulés autour d’elles.

• Repérez si des forums existent à propos de votre passion, en tapant tout simplement « non de votre passion forum », par exemple « bonsaïs forum » si une de vos passions est les bonsaïs. Repérez ensuite si les forums en question sont fréquentés en examinant le nombre d’utilisateurs inscrits, le nombre de messages postés (en bas de la page), et les récents sujets.

• Repérez si des blogs existent en tapant « nom de votre passion blog ».

• Faites de même avec les livres et les ebooks en tapant « nom de votre passion livre » et « nom de votre passion ebook ».

• Faites une recherche sur Amazon afin de voir s’il y a des livres autour de votre passion, et s’ils se vendent bien, en examinant les commentaires utilisateurs et le classement de vente du livre chez Amazon (vers le milieu de la page du produit).

En creusant tous ces éléments, et utilisant votre imagination, vous serez capable de faire une étude de marché exhaustive et à très petit budget pour chacune de vos passions, et repérer celle ou celles qui ont un potentiel. Il faudra ensuite créer le site, puis l’ebook (étapes qui peuvent être sous-traitées, sur Elance, par exemple) et commencer à amener du trafic et optimiser le taux de conversion. Cela sort du cadre de cet article, et fera peut-être l’objet d’un second article.

Comme je l’ai dit, cela peut demander beaucoup de travail, mais une fois lancé, vous n’aurez plus grand-chose à faire à part répondre aux emails des clients ! Et rien ne vous empêche ensuite de lancer un deuxième site sur une deuxième niche, où vous irez beaucoup plus vite car vous bénéficierez de l’expérience acquise pour votre premier lancement…

• Idée de business automatisée 2 : Vendre les ebooks des autres

Hé oui, je vous ai indiqué plus haut que l’affiliation rend possible la promotion de vos produits par des partenaires en échange d’une commission sur les ventes. Mais pourquoi ne pas promouvoir des produits existants pour justement bénéficier de cette commission ?

Cela peut se faire par un site dédié, ou en complément de votre propre produit ou sur un site ou blog vous appartenant et traitant du sujet.

Comment faire pour trouver de tels produits ? Il faut vous inscrire gratuitement à une place de marché qui sert d’intermédiaire entre 1) les vendeurs et les acheteurs – ces plateformes servent donc aussi si vous vendez vos propres produits numériques – et 2) entre les vendeurs et les affiliés. Vous sélectionnez les produits que vous voulez promouvoir, en fonction de leur thématique, de leur prix, de leur commission, de leur facilité à se vendre, etc. , puis vous aurez un lien avec votre code affilié qu’il vous suffira d’insérer dans votre site, blog ou newsletter pour percevoir automatiquement une commission sur chaque produit vendu via votre intermédiaire.

Il y a en France deux places de marché essentielles, dont voici les caractéristiques :

1TPE

– Plateforme Française

– Des milliers de produits (la plupart de piètre qualité toutefois)

– Interface peu esthétique et peu fonctionnelle

– Un mode de fonctionnement quelque peu archaïque : il faut envoyer une facture à la fin de chaque mois à 1TPE, qui nous paie ensuite par chèque ! Pas très pratique pour les entrepreneurs globe-trotters…

· Clickbank

– Plateforme américaine venant juste d’arriver en France

– Des milliers de produits en Anglais, mais seulement moins d’une centaine en Français

– Interface esthétique et fonctionnelle

– Clickbank gère tous les détails administratifs : pas besoin d’envoyer une facture…

– Après deux encaissements par chèque, possibilité d’avoir des virements automatiques, très pratique pour les entrepreneurs globetrotters !

– Malgré le fait que les clients payent en euros, les paiements par chèque effectués par Clickbank sont en dollars, donc attendez-vous à payer de grosses commissions de change sur vos deux premiers chèques, puis prenez soin de passer immédiatement aux virements automatiques, qui eux sont faits en euros.

Comme vous le voyez, chaque plateforme a ses avantages et ses inconvénients. Le mieux est d’explorer les deux et de choisir celle qui vous convient le mieux, en sachant bien sûr que leurs caractéristiques sont amenées à évoluer. Pour le moment, ma préférence va clairement à Clickbank, parce qu’ils gèrent automatiquement les tracasseries administratives, et font proposent le virement automatisé dès l’encaissement du deuxième chèque. Il est vraiment plaisant de voir l’argent arriver comme par magie sur son compte régulièrement 😉 . 1TPE sur ces points me semble faire part d’un archaïsme inexcusable.

Pour promouvoir ce genre de produit, il est nécessaire que vous disposiez d’une source de trafic sur Internet, que ce soit sous forme de site, de newsletter ou même de publicité. Rien ne vous empêche d’ailleurs de créer un site proposant du contenu autour d’une thématique bien précise pour promouvoir plusieurs ebooks ou produits sur cette thématique.

La beauté de ce type de business, c’est qu’une fois que votre source de trafic est en place et fonctionne, vous n’avez rien à faire à part encaisser les commissions : vous n’êtes qu’un intermédiaire, et n’avez absolument rien à gérer au niveau de la relation client. Faites attention toutefois à ne promouvoir que des produits que vous aurez testé et que vous estimerez sincèrement pouvoir apporter quelque chose aux acheteurs, sous peine de voir votre réputation – et votre estime de vous-même – endommagée.

Du coup, étant donné que tout est géré par le vendeur, rien ne vous empêche également de promouvoir des produits physiques ou des services : de nombreuses grandes sociétés réputées pratiquent l’affiliation, en particulier sur la plateforme Commission Junction. La commission sur les produits physiques est moindre que sur les produits numériques – de l’ordre de 5-10% en général – mais ceux proposés sur Commission Junction sont souvent de grande qualité, et proposés par des entreprises dont la réputation n’est plus à faire.

Vous voilà en possession de deux idées pour lancer des business automatisés. Il y a de nombreuses autres business models à explorer – Internet est encore une vaste friche – et cet article est loin d’être un mode d’emploi exhaustif, mais j’espère qu’il pourra donner la motivation et l’impulsion nécessaire pour un approfondissement de ces notions et permettre certains d’entre vous de disposer dans quelques temps de sources de revenus automatisées 😉

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