Un mois à peine s’est écoulé après le lancement de Grok-1, l’outil conversationnel basé sur l’intelligence artificielle développé par xAI. La start-up spécialisée dans l’IA fondée par Elon Musk passe déjà un coup d’accélérateur, et souhaite réaliser une levée de fonds. Montant visé : 1 milliard de dollars, avec pour objectif de concurrencer ChatGPT, la figure de proue du secteur de l’IA conversationnel.
Un premier pas ce mardi
Le mardi 5 décembre 2023, des représentants de la start-up xAI fondée par Elon Musk ont déposé des documents auprès de la Securities & Exchange Commission, le gendarme financier américain. Dans ces documents, la start-up indique avoir déjà reçu 135 millions de dollars de la part d’investisseurs privés, et ajoute avoir signé un « accord contraignant » quant à la vente des actions restantes, soit un total de 865 millions de dollars.
Il est nécessaire donc pour la suite des opérations que la SEC valide la demande de xAI pour lui permettre de trouver des investisseurs prêts à sortir le chéquier. Reste donc à attendre prochainement la réponse de la SEC dont dépend entièrement le futur de xAI.
Concurrencer OpenAI
Elon Musk avait participé à la création d’OpenAI, avec Sam Altman en 2015. L’objectif de la start-up était de faire de la recherche dite « open source » sur l’IA, et de ne pas laisser Google monopoliser le marché à peine éclot de l’intelligence artificielle. Huit ans après, Elon Musk lance sa propre entreprise dédiée à l’intelligence artificielle, et assure vouloir « lutter contre la politisation supposée des modèles d’intelligence artificielle générative. » C’est ainsi qu’après sa création en mars 2023, xAI lança en novembre dernier son premier outil conversationnel alimenté par l’IA, baptisé Grok.
Cet outil moins performant que GPT-4 ou Palm2, se distingue par deux éléments : 1) il est conçu pour répondre aux questions avec un peu d’esprit et d’humour. Il répond même à des questions « épicées » qui sont rejetées par la plupart des autres systèmes d’IA ; 2) Grok a un accès en temps réel aux données de la plateforme X, « un avantage unique et fondamental » assure xAI.
Pour rappel, l’ensemble des outils conversationnels génératifs basés sur l’IA traitent des données antérieures à septembre 2021. Ainsi, les informations, les connaissances, les événements et les découvertes en tout genre survenus après cette date ne sont pas intégrés dans les réponses proposées par ces outils.
Recruter davantage de profils et payer Nvidia
Actuellement, la start-up xAI compte onze salariés qui ont été débauchés chez la concurrence : Google, OpenAI et Microsoft. Si la levée de fonds est validée par la SEC et que le milliard de dollars de financement est atteint, la start-up d’Elon Musk aurait la possibilité de recruter davantage de profils spécialisés dans l’IA. D’autre part, ces fonds permettraient à xAI de s’acquitter de ses dettes auprès de Nvidia, dettes contractées à la commande de plusieurs milliers de cartes graphiques (GPU). Ces processeurs forment la base du développement, de l’entraînement et de l’usage des modèles d’IA. Grâce à ces processeurs, Elon Musk serait en mesure de développer et de mettre sur le marché des outils encore plus puissants que ceux disponibles actuellement.