Par Vanina Delobelle (contributeur) – Entrepreneuse et experte en marketing
Le buzz est puissant et même très puissant mais n’a-t-il pas non plus ses limites ?
Nos blogueurs « stars » sont-ils devenus des stars uniquement grâce au
buzz ? Je réponds de suite non ! En effet, quand on regarde bien, le
numérique permet de se créer une réputation relative mais la vraie puissante est issue de la combinaison entre le buzz et la presse traditionnelle.
Quand certains parlent de la fin des médias traditionnels, en attendant
ils les ont bien utilisés c’est le moins qu’on puisse dire ! Comment un
blogueur peut-il cracher sur les journaux et ne pas manquer l’occasion
de paraître dans un article ? Pour moi c’est un peu contradictoire.
Les médias traditionnels permettent encore d’accélérer le bouche à oreille. Car à bien y regarder, les blogueurs dont on parle le plus dans la presse sont aussi ceux qui sont les plus connus dans la blogosphère
et inversement. Ainsi une réputation qui resterait au stade numérique
se verrait plafonner. La notoriété, ce sont les médias traditionnels
qui l’assoient.
Le numérique :
- Débute une réputation
- Entretient une réputation
Le offline
- Accélère une réputation et « starifie »
- Détruit une réputation
Une vraie réputation est donc bien la combinaison entre offline et online. A chacun maintenant de savoir quelle limite est suffisante pour son ego. Quand certains se contenteront du buzz de leur blog, d’autres en demanderont plus.
Je ne crois pas que les choses sont aussi simples et surtout je ne pense qu’il faut se sentir obligé de rationaliser un phénomène par essence fluctuant, éminemment tributaire de paramètres qui ne cessent de réinventer la règle du jeu.
Par exemple, quand on voit le cas d’Etienne Chouard, héraut du « Non » lors de la campagne pour le Traité de Constitution Européenne, on s’aperçoit que la toile peut apporter une véritable notoriété et non pas seulement la « débuter ».
Il existe d’autres cas (Kamini) notamment dans le partage vidéo.
Qu’est-ce que cela signifie ? Le web possède un potentiel viral saisissant, mais le plus souvent en sommeil. Cela ne doit pas nous faire croire que le volcan est éteint…
Celui-ci se réveille selon des modalités qui n’entrent pas dans l’analyse, encore moins dans une stratégie de comm’. En somme, le buzz ne se décrète pas – ni pour dire qu’il n’existe pas, ni pour dire qu’il se provoque.
Par ailleurs, on ne peut pas dire à mon sens que la presse peut détruire une réputation. Je dirais exactement l’inverse : elle entretient les réputations. Les journalistes n’ont pas l’esprit à descendre en flèche un blogueur ou bien je ne lis pas assez la presse…
C’est bien davantage le web qui peut défaire une réputation. Et encore… Les positions sont somme toute assez sédimentées. Ainsi les blogueurs emblématiques n’encourent pas de lynchage, à moins de péter durablement un plomb. Ce qui n’est arrivé, dans le registre politique, qu’à un Loïc le Meur. Et il s’en est bien relevé.
Je suis en revanche d’accord sur le point final. Une approche professionnelle du web (par exemple la gestion du blog d’entrepreneur tel que je le pratique) doit aussi bien, prendre en compte le web que l’environnement réel de l’entreprise.
Enjeu : faire venir sur son blog des gens qui n’ont pas l’habitude d’aller sur ce genre de site ; tout en s’inscrivant dans l’existant, dans les poches de communautés web.
Pour le reste, on ne peut jurer du rien. Et produire, toujours produire de la qualité…