En 2022, les start-ups françaises avaient réalisé une très belle année en termes de levées de fonds, avec une hausse globale de 17% par rapport à l’exercice 2021. Ainsi, les nombreuses start-ups françaises ont pu bénéficier d’un financement record de 13.5 milliards d’euros, sur un total de 146 levées de fonds réalisées.
En revanche, à l’entame de l’année 2023, il semble que les investisseurs ne se pressent plus pour apporter leur soutien aux acteurs de la FrenchTech. Décryptage de l’environnement des start-ups françaises au premier trimestre 2023.
Une douche froide
C’est assurément la douche froide pour de nombreuses start-ups françaises à la clôture du premier trimestre 2023. De Janvier à Mars, les start-ups n’ont pu bénéficier que de 1,4 milliard d’euros de financement auprès des investisseurs et des programmes de financement. Il s’agit d’une chute vertigineuse, car ce montant se traduit par un taux de financement négatif de 68% par rapport à la même période en 2022.
Le constat est d’autant plus accablant au vu du nombre de levées de fond qui lui a connu une hausse de 16%, avec 274 tours de table réalisés. Pire encore, en comparant ce début d’année avec les chiffres affichés par les start-ups européennes (-12%), américaines (-1%) et asiatiques (-27%), on constate que la France a pris un sacré coup de vent de la part des investisseurs.
A Web Summit attendee passes by the La French Tech logo during the Europe’s largest tech conference, the Web Summit, in Lisbon on November 2, 2022. – The Web Summit will run until November 4, 2022. (Photo by PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)
Une trop forte dépendance aux investisseurs étrangers
Cette mauvaise entame d’année pour le marché français des start-ups s’explique surtout par le « retrait » de nombreux investisseurs étrangers lors des opérations de levée de fonds. En effet, selon plusieurs études et statistiques (notamment l’étude publié par Newfund), les investisseurs américains participaient à hauteur de 40% aux tours de table réalisés par les start-ups françaises en 2021 et 2022. Plus en détail, ces mêmes investisseurs ont grandement participé aux levées de fonds de Serie B (30 millions d’euros) et Serie C (50 millions d’euros).
Cette trop forte dépendance aux investisseurs étrangers s’est donc retournée contre les acteurs de la FrenchTech. L’étude d’In Extenso Innovation et l’Essec prévient notamment que « le marché se régule et l’attentisme est de rigueur ». En d’autres termes, les investisseurs américains sont beaucoup plus prudents et souhaitent voir les premiers retours d’investissement des deux dernières campagnes de financement réalisées en France.
Enfin, la très forte croissance du marché des financements en France au cours des deux précédents exercices a eu pour conséquence une hausse du nombre de start-ups ayant lancé des levées de fonds. Ainsi, les quelques investisseurs ayant pris part à ces tours de table durant le premier trimestre 2023 ont été beaucoup plus sélectifs.
Sur le terrain, cette atmosphère plutôt restrictive pour les start-ups les pousse à se serrer la ceinture et à se focaliser davantage sur la croissance rentable. D’autres secteurs ont également pu se mettre en avant, notamment la Deeptech qui gagne 20% de financement par rapport au premier trimestre 2022.
Les grands perdants de ce faux-départs pour l’année 2023 sont les start-ups proposant des logiciels ou opérant dans la FinTech, avec des baisses de financement respectives de -86% et -83% par rapport à 2022.
