C’est ce qu’on appelle une croissance XXL. En à peine un an d’existence, la start-up française spécialisée dans l’intelligence artificielle générative Mistral AI va bientôt faire grimper sa valorisation à 2 milliards de dollars. Pour ce faire, la start-up prépare une levée de fonds de 450 millions d’euros, soit près du double de sa valeur actuelle.
Le fonds d’investissement Andreessen Horovitz et Nvidia à la manœuvre
Une opération de financement ambitieuse se prépare au sein de la start-up française Mistral AI. Pour ne pas se laisser distancer par les principaux acteurs du marché de l’intelligence artificielle générative, Mistral AI souhaite réaliser un tour de table d’un montant de 450 millions d’euros. D’après les informations fournies par l’agence Bloomberg, le prestigieux fonds d’investissement américain Andreessen Horovitz serait en première ligne pour mettre à l’œuvre cette levée de fonds.
Un financement en capitaux privés allant de 200 millions à 325 millions d’euros serait au cœur des discussions entre le fonds et les dirigeants de Mistral AI. D’autres acteurs majeurs de l’informatique, du high-tech et de l’IA pourraient participer à ce tour de table. Les noms de Nvidia et Salesforce sont les plus récurrents, et seraient enclins à investir 120 millions d’euros en dettes convertibles pour accompagner Mistral AI. Pour terminer, les trois cofondateurs de la start-up française Mistral AI Timothée Lacroix, Guillaume Lampe et Arthur Mensch vendront plus d’un million de dollars d’actions.
Devenir le leader de l’IA générative en France et en Europe
Grâce à ce potentiel financement de 450 millions d’euros, la start-up Mistral AI pourrait voir sa valorisation passer de 240 millions d’euros à 2 milliards d’euros en moins d’un an. Un record qui montre à la fois l’intérêt que portent les investisseurs pour la start-up, mais aussi la résilience du marché des start-ups françaises, qui a connu une période de vache maigre.
C’est d’ailleurs durant cette période de disette en matière de financement que Mistral AI s’est faite connaître, en réalisant un premier tour de table de 105 millions d’euros en juin, alors que les opérations de financement de série B et C se faisaient au compte-goutte. De plus, à cette période, la start-up n’avait alors aucun produit disponible, puisqu’elle n’était opérationnelle que depuis 3 mois seulement. Cela semble ne pas effrayer les investisseurs qui restent convaincus (et intrigués) par l’ambition de Mistral AI : devenir le leader de l’IA générative en France et en Europe.
Une ambition qui trouve écho auprès de nombreux investisseurs et de partenaires publics en quête de solutions alternatives aux logiciels génératifs alimentés par l’IA qui sont majoritairement (pour ne pas dire exclusivement) en provenance des États-Unis. En d’autres termes, Mistral AI représente une solution efficace pour faire valoir la souveraineté française et européenne sur le marché de l’intelligence artificielle, ultra-dominé par le pays de l’Oncle Sam (Google, Open AI, Microsoft, Meta, Anthropic qui est alliée à Amazon).
Un modèle open source gratuit
C’est en octobre que Mistral AI dévoile son premier modèle de langage en open source accessible gratuitement. Baptisé Mistral 7B, ce modèle de langage est composé de 7,3 milliards de paramètres, une taille modeste par rapport à GPT-4 qui compte 1 800 milliards de paramètres.
Lors de son lancement, quatre entreprises françaises avaient lancé des tests autour de Mistral 7B. Pour autant, il ne s’agit que d’une première étape, affirme Mistral AI. D’autres modèles de langage seront progressivement publiés en 2024, permettant de « réduire l’écart de performance » avec la concurrence américaine menée par Open AI et Google.