À l’ère où la digitalisation est au cœur des processus de développement de plusieurs entreprises et acteurs de l’économie mondiale, un domaine en particulier connait une accélération notable : l’organisation des assemblées générales. Selon une étude réalisée par Wolters Kluwer Legal Software France, une entreprise française opérant dans la LegalTech, cette accélération a été initiée par la pandémie mondiale de Covid-19. Cette digitalisation pourrait croître davantage les trois prochaines années.
Digitalisation des AG : un marché en devenir
Chaque année, les dirigeants d’entreprises se réunissent lors d’assemblées générales pour discuter des points cruciaux pour le développement de leurs activités. Ces assemblées regroupent les hauts cadres ainsi que les actionnaires (ou leurs représentants). L’organisation d’une telle assemblée nécessite des ressources conséquentes, surtout au niveau logistique, et reste très chronophage. De ce fait, quelques entreprises françaises se sont tournées vers la digitalisation de leurs assemblées générales. Ces assemblées sont ainsi réalisées via l’utilisation de plateforme de visioconférence, pour ne citer que Zoom, Google Meet ou encore Microsoft Teams. L’entreprise Wolters Kluwer Legal Software est l’une des figures de proue de la LegalTech en France.
Dans son étude réalisée concernant la digitalisation des AG menée auprès d’une centaine d’entreprises, l’entreprise démontre que si « 9% des organisations avaient des processus fortement digitalisés avant la pandémie, ce chiffre atteint 19% en 2023 ». Guillaume Semblat, directeur général de l’entreprise, « Le processus était déjà sous-jacent, mais la pandémie a créé un véritable tournant. […] Aujourd’hui, 57% des organisations prévoient une forte digitalisation de leurs processus dans les trois prochaines années. C’est un marché en devenir. »
Pourquoi se tourner vers la digitalisation des AG ?
Questionnés sur l’intérêt d’opter pour une digitalisation de leurs assemblées générales, les entreprises ayant pris part à l’étude ont fait part de leurs attentes :
- Un gain de temps non négligeable pour 81%
- La sécurisation des données pour 54%
- La limitation du risque d’erreurs humaines pour 45%
- Les économies sur le budget alloué à l’organisation des AG pour 38%
- Une hausse du taux de participation des dirigeants et actionnaires pour 38%
La digitalisation des AG répond donc à plusieurs problématiques majeures auxquels les entreprises font face actuellement. Pour autant, encore peu sont celles qui parviennent à mettre en place une politique de digitalisation de leurs AG. La cause principale reste la maturité de l’entreprise, impliquant ses besoins et ses ressources à disposition.
« Les LegalTech ont un boulevard ! »
Coralie Oger, avocate-associée chez Scotto Partners, voit également la digitalisation des assemblées générales comme un marché prolifique pour les années à venir. Elle a cependant souligné deux questions majeures concernant la mise en place d’une digitalisation des AG :
- L’aisance des participants à utiliser des outils digitaux pendant et après l’AG
- La nature de l’AG : présentation des résultats, discussions stratégiques, développement/lancement d’un projet, levées de fonds, etc.
Les réponses à ses questions varient d’une entreprise à une autre, et les start-ups opérant dans la LegalTech travaillent déjà sur comment résoudre ces questions. Coralie Oger conclut : « En France, les LegalTech ont un boulevard ! Il y a de vrais sujets à traiter notamment via l’intégration de l’intelligence artificielle, ce qui nécessite des capitaux importants ».