les start-up de l’économie circulaire en ébullition dans le batiment

Le 1er mai 2023, la filière à Responsabilité élargie des Producteurs (R.E.P) s’ouvre au secteur du bâtiment. Ce dispositif visant à financer des organismes opérant dans la prévention et la gestion des déchets vient donc de franchir un nouveau palier, et de nombreux acteurs de l’économie circulaire y voient une opportunité de développement.

Avec ses 42 millions de tonnes de déchets par an, le secteur du bâtiment va ainsi être le théâtre de grands changements opérés par de nombreuses start-ups.

Une percée pour les filières REP

Prévues dans la loi Antigaspillage et économie circulaire (Agec), les filières R.E.P sont des dispositifs particuliers d’organisation de la prévention et de la gestion des déchets, qui concernent certains produits. Ces dispositifs reposent sur l’application du principe de pollueur-payeur : les acteurs économiques (producteurs/fabricants, distributeurs, importateurs) sont responsables de l’ensemble du cycle de vie des produits qu’ils mettent sur le marché, de leurs conceptions jusqu’à leurs fins de vie.

Pour ce faire, de nombreux producteurs se regroupent pour créer une structure collective à but non lucratif (éco-organisme) qui sera financée par l’éco-contribution (une cotisation financière). Cette structure se charge par la suite de redistribuer les éco-contributions auprès des collectivités territoriales, des opérateurs ou des prestataires qui assurent la collecte et le traitement des déchets. Parmi ces prestataires, on retrouve donc de nombreuses start-ups de l’économie circulaire.

Un développement rapide pour la filière R.E.P bâtiment

Si de nombreuses start-ups opérant dans la gestion et la transformation de déchets ont déjà côtoyé le secteur du bâtiment, l’arrivée de la filière R.E.P dans ce secteur va leur permettre de se développer rapidement. Mieux encore, certaines start-ups peuvent produire un effet de levier à toute la filière, et ainsi favoriser l’absorption rapide des déchets issus des chantiers du bâtiment dans l’économie circulaire.

Cela passera par une meilleure traçabilité des déchets de chantier, ainsi que par la multiplication des points de collecte. C’est justement la spécialité de la start-up Altaroad. La cofondatrice Cécille Villette commente sur l’arrivée de la filière R.E.P bâtiment dans le paysage de l’économie circulaire : «   Au lieu que ce soit seulement les ‘early adopters’ et les plus engagés qui utilisent nos solutions, les éco-organismes vont nous permettre d’avoir une adoption plus large et massive. »

Romain de Garsignies de la plateforme de gestion et de revente de matériaux neufs StockPro (invendus, surplus de chantiers…) explique son point de vue et son positionnement par rapport à la filière R.E.P bâtiments : « Nous avons toujours été accueillis avec bienveillance et gentillesse, mais les acteurs voyaient l’économie circulaire bien loin de leurs problèmes opérationnels du moment. La REP fait passer l’ensemble de ces acteurs de la curiosité à l’urgence. […]. Nous sommes encore trop en avance. La problématique majeure des éco-organismes repose sur la massification des différents gisements de déchets vers les filières de valorisation. Le matériau neuf n’est pour l’instant pas une priorité. »

Le lancement de la filière R.E.P bâtiment en France permettra aux start-ups et jeunes pousses de bénéficier d’une plus grande visibilité et d’accéder à des parts de marché plus importantes, grâce au concours des éco-organismes : Ecominéro, Valobat, Valdebia et Ecomaison.

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