Les startups, un maillon clé pour réinventer l’industrie française

Redynamiser le secteur industriel de la France : tel est l’objectif que s’est donné l’État français d’ici horizon 2030 en lançant son programme de financement et d’accompagnement des start-ups industrielles. Ce programme, French Tech 2030, est soutenu par l’État, notamment via son projet pilote Bpifrance.

Comment les start-ups qui sont tournées vers la technologie et la numérisation peuvent-elles participer au renforcement du secteur industriel à travers tout le pays ? Éléments de réponse.

Les start-ups : pierre angulaire de la réindustrialisation

Ces dernières années, la France mise énormément sur les start-ups à la tête de projets pouvant être exploités et développés à une échelle industrielle. Avec son programme Bpifrance, l’État souhaite apporter son soutien (financier et administratif) à ces start-ups pouvant contribuer à la réindustrialisation du pays. Cela a pour but final de replacer la France parmi les pays influant dans le secteur industriel. Pour ce faire, les efforts de l’État sont orientés vers deux axes : accompagnement des start-ups dans leur processus d’industrialisation (avec une attention particulière sur les start-ups travaillant dans la Deeptech), modernisation des usines traditionnelles afin de booster leurs productivités, le tout en réduisant au maximum les coûts de production.

En mars dernier, Paul François Fournier, le directeur de la Bpifrance, expliquait le rôle important des start-ups dans ce projet de réindustrialisation du pays : « La French Tech est la pierre angulaire de la réindustrialisation. Ce qui nous paraissait deux mondes distincts – le monde de la Tech centré sur le numérique et le monde de l’industrie centré sur l’usine – sont en train de se marier et de s’enrichir l’un et l’autre ».

Créer 100 nouveaux sites industriels par an en France

Proposant une enveloppe de 2,3 milliards d’euros, Bpifrance compte mettre les moyens nécessaires pour réindustrialiser la France, avec le concours des start-ups industrielles. Le programme vise notamment un objectif ambitieux de créer 100 nouveaux sites industriels par an en France d’ici 2025. Dans cette course à l’industrialisation, les start-ups opérant dans la Deeptech sont en tête de liste avec 118 sites industriels actifs en France fin 2022. Plus globalement, ce sont déjà plus de 1 900 start-ups industrialisées qui sont déployées à travers le territoire, avec plus de 70% situées hors de la région Île-de-France.

Parmi les plus populaires, on retrouve notamment OVHCloud, Innovafeed, Lactips, Exotec ou encore Verkor. Cette dernière, opérant dans la fabrication industrialisée de batteries de véhicules électriques, compte notamment ouvrir une « gigafactory » employant plus de 1 200 personnes sur le site à Dunkerque. Outre l’aspect économique de la chose, la réindustrialisation par l’intermédiaire des start-ups françaises contribue à améliorer l’image de la French Tech.

Le gouvernement insiste notamment sur la création d’emplois non délocalisables, qui à terme ont le pouvoir de revitaliser les zones « sinistrées par le déclin de l’industrie française ». Mr Paul-François Fournier explique sa vision de l’avenir de l’industrie française 2.0 : « Nous avons la conviction que le modèle des startups est un vecteur de réindustrialisation et qu’il ne manque pas grand-chose pour créer un puissant effet de levier et dynamiser l’écosystème des startups industrielles, qui n’en est qu’à ses débuts en France ».

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