Les trois difficultés d’une transmission d’entreprise


Par Valérie Weill (chroniqueur exclusif) – Consultante et accompagnatrice en création/développement d’entreprise

La cession d’une entreprise est
toujours une affaire délicate, qui requiert une bonne préparation financière,
commerciale et juridique, mais également psychologique. En effet, céder son
entreprise n’est jamais simple et peut se révéler plus ou moins douloureux pour
le fondateur. Angoisse, difficultés à imaginer et organiser un «après», absence
de nouveau projet de vie, difficultés à estimer la valeur de son «bébé», difficultés
à mener une négociation «gagnant-gagnant», sont le lot de nombreux cédants.

Mais parmi les principales difficultés
rencontrées par les cédants, il y en a trois qui sont assez constantes :

–   
La difficulté à estimer le bon moment pour céder son entreprise,

–   
la difficulté à évaluer un prix juste de l’entreprise,

–   
la nécessité de s’entendre bien avec son successeur.

Souvent, le cédant va attendre trop
pour se décider à céder son entreprise. C’est logique puisque lorsque
l’entreprise va bien, il n’a bien évidemment pas envie de vendre. Le danger,
ici, c’est de ne pas se préparer, de ne pas en parler autour de soi, de ne pas
évoquer clairement si l’on envisage ou non une transmission familiale, bref, de
nombreuses stratégies plus ou moins conscientes peuvent être mises en place
pour repousser le moment de vendre. Du coup, c’est souvent quand l’entreprise
commence un peu à s’essouffler – ou bien lorsque c’est le chef d’entreprise qui
s’essouffle… – que le cédant a alors envie de vendre, et forcément la mariée
est un peu moins belle, donc moins attirante…

La bonne estimation de la valeur de
l‘entreprise est le deuxième écueil qui guette le cédant. Simplement, parce que
c’est difficile en règle générale de l’évaluer de manière ultra fiable, car il
existe plusieurs méthodes possibles de valorisation et qu’il y a justement une
différence entre la valeur d’une entreprise et le prix qu’en propose un
repreneur. Ainsi il n’y a pas toujours adéquation entre la valeur et le prix
proposé par le repreneur aux yeux du cédant et c’est alors source de conflits.
On peut même parfois voir se mettre en place un mécanisme de transfert entre
l’estime de soi et de sa réussite personnelle et le prix de son affaire, ce que
le repreneur ne peut capter par définition…

Enfin
dernière difficulté à surmonter pour bien gérer une transmission, c’est de
considérer le repreneur comme un véritable partenaire. Pour cela, le cédant
doit faire l’effort de se mettre à sa place, de savoir s’effacer devant lui
lorsqu’il le présente à ses meilleurs clients et de l’accompagner pas à pas
dans la prise en main de l’entreprise afin de lui donner toutes les chances de
réussite. Une bonne passation de pouvoir et de relationnel-client est
indispensable pour la pérennité de l’entreprise. Et sur ce point, mieux vaut
avoir un vrai bon feeling avec le repreneur pour pouvoir assurer cette phase de
transition pendant quelques mois, que d’avoir le moindre doute sur la
possibilité de s’entendre avec lui…

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