Que faisais-tu juste avant de créer Oh! mon doudou ?

Des études artistiques, un passage aux Arts déco de Nice et un diplôme
en communication. Hésitation entre l’Art avec un grand A et la réalité.
C’est la réalité qui a gagné avec un boulot de conceptrice dans une
agence de pub à Monaco. L’arrivée du 1er enfant et l’annonce de son
handicap (trisomie 21) stoppe ma carrière dans la pub car je comprends
vite que ce métier, où on est toujours charrette, ne me laissera pas la
possibilité de le suivre dans ses évolutions. Suivent 3 autres enfants,
puis un divorce et une famille recomposée (5 enfants 1 semaine sur deux
et 7 pendant la moitié des vacances de 13,12,12,10,9,6 et 5 ans ).

L’idée de faire des objets design pour enfants est venue au contact de
Marie mon associée qui trouvait comme moi que les enfants avaient droit
à des objets design mais adaptés à leurs exigences.

La création d’entreprise, c’est venu avant ou après les enfants ?

Dans "création d’entreprise" il y a "créer", et monter sa boîte, même
si l’on est deux, c’est comme une toile qui se peint au fur et à
mesure, on s’y donne corps et âme, on est toujours un peu influencé
mais en général elle vous ressemble beaucoup et c’est ça qui est
grisant. En concevant et fabriquant des doudous pour les enfants, c’est
un peu comme si on n’arrêtait pas vraiment de penser à eux mais aussi à
leurs parents, qui se retrouvent confrontés au même dilemme que vous et
moi : "y en a marre de ces trucs rose B…. ou de ces peluches
fabriquées en Chine !" Alors le pas n’a pas été difficile à franchir,
faire du doux, du beau et de manière éthique (j’aimerais bien bio mais
c’est encore difficile !) que rêver de plus ? Donc en décembre 2006, la
famille des Oh est venue agrandir la mienne et celle de Marie !

5 ou 7 enfants, un homme, un ex et l’ex de mon homme : c’est déjà une PME à gérer ça, non ?

Fais-nous rêver… ta journée type ressemble à quoi ?

Alors je travaille de la maison pour pouvoir choisir mes priorités
selon les activités des enfants, leur nombre et mes tâches pour Ohmondoudou.
Mais ce n’est faisable qu’avec l’aide de mon homme, qui me donne un
réel coup de main dans le quotidien, car je ne suis pas superwoman et
mes journées n’ont que 24 heures comme pour tout le monde ! La plus
grande difficulté c’est de bien dissocier les moments dédiés au travail
ou aux enfants, de ne pas tout faire en même temps et de jongler avec
les casquettes sans se mélanger les pinceaux et appeler la maitresse du
petit dernier du nom de ce client qui vient de vous joindre au
téléphone…Et inversement !

A la maison, le maître mot c’est : organisation sous Excel ! On a fait
des plannings à faire pâlir d’envie les plus grands dirigeants de la
planète business ! Tout ça pour avoir un maximum de temps à passer
ensemble aux repas et le soir quand tout le monde se retrouve ! Le
village des Yvelines où on habite est propice à une qualité de vie
comme je la voulais, école à pied pour les enfants, gym à 2 minutes, et
plein de mamans prêtes à s’entraider, une bonne recette, même s’il nous
manque parfois un peu le soleil de Grasse que nous avions il y a 6 mois
!Pour moi travail de 9h à 16h30 sans interruption. Les tâches ménagères
se font en dehors de cet horaire sauf imprévu et il y en a, vous
imaginez bien ! Marché le dimanche matin pour tous les produits frais
et courses sur……..direct.fr, vacances réservées sur wwww……..com
: vive le cyber commerce …Et le soir devant la télé, quand tout les
enfants dorment, je brode des doudous, mais il faut faire attention à
ne pas les rembourrer avec les chaussettes des enfants…C’est déjà
arrivé !

Maman, femme, chef d’entreprise… Tu as un truc pour maintenir l’équilibre ?

L’équilibre : ne jamais refuser un câlin avec son petit ou une
invitation au restau avec son amoureux pour la Saint Valentin même si
le site est planté depuis deux heures ou la TVA en attente car on a
vraiment besoin de leur soutien pour avancer dans son entreprise…


Et enfin, une anecdote à nous raconter sur les enfants + ta boite ?

Les premiers clients de Ohmondoudou ont bien sûr été nos enfants, les
prototypes traînent quelques part dans les coffres à jouets, et les
plus grands parlent de nous à leurs copains ou sur leurs blogs. Mais il
y a quelques semaines, quelle ne fut pas ma surprise, quand je fus
convoquée par la directrice de l’école de ma fille Kerrys, 10 ans, car
elle avait subtilisé dans mon stock des badges et les revendait aux
autres élèves à la récréation dans un super packaging "fait maison"…