<p><p><p>Sans titre</p></p></p>
Par Pierre-Olivier Carles – Entrepreneur récidiviste – Stonfield
On a déjà traité des divers types d’entrepreneurs que l’on peut rencontrer et des origines de leurs motivations. Il est un piège classique, dans lequel on manque très souvent de tomber lorsque l’on vient de créer une entreprise.
Prenons un cas d’école. Christophe était Top Manager d’un grand groupe. Il profite d’une offre généreuse visant à accompagner les départs volontaires et décide de se lancer dans la création d’un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps.
Il est définitivement prêt, étude de marché et Business Plan en poche. Les premiers pas de l’entreprise sont prometteurs et en quelques mois, le voila sur le bon chemin.
J’imagine que vous avez du mal à voir arriver le piège ?!? Notre performer, en quittant son grand groupe très structuré et son poste ultra-spécialisé, se retrouve à la tête d’une structure très réactive avec un cycle de décision quasi-instantané. Il est alors confronté, généralement, à des tonnes de nouvelles opportunités, plus ou moins en relation avec son projet.
Des amis, de la grande société en question, reviennent vers lui avec des projets à lui sous-traiter, les process en vigueur en interne ne leur permettant pas de les faire aboutir. D’autres, lui proposent des interventions à temps partiel, simplement pour amener son expertise sur un projet où elle serait très utile, etc…
La tentation est alors très grande de dire Oui à tout. Son projet se lance bien, mais n’est pas encore sécurisé. Il a donc une certaine angoisse de l’échec toujours un peu latente. Il se dit que ce qu’on lui propose est bien dans ses cordes et qu’il pourrait le traiter facilement et rapidement, ce qui lui procurerait une nouvelle source de revenus (on ne sait jamais !). En plus, cette opportunité à vraiment l’air sympa, et surtout, sans relation directe avec les problèmes qu’il traite au quotidien… Tellement de bonnes raisons de dire Oui…
Et pourtant, je pense qu’il faut dire Non… au moins pour l’instant. Sans entrer dans le vieil adage "Qui trop embrasse mal étreint", un jeune projet a besoin de concentration et de 100% du temps de son créateur. On entend souvent dire "Je vais m’y investir à 200% !" Je crois qu’il est important de se souvenir que c’est juste une expression et qu’on ne peut pas aller au-delà de 100 !
Comment ne pas dire Non à chaque fois ? Peut-être en structurant son premier projet de façon à ne pas y être indispensable ?!? Au delà de la période de lancement, entre 1 et 3 ans, on peut commencer à se désengager de l’opérationnel (pas du projet !) en délégant plus ou mieux. Ainsi, on peut se concentrer sur de nouvelles opportunités sans prendre le risque de sacrifier pour autant LE projet initial.
Ceci dit, même si on est d’accord avec la voix (et voie) de la raison, qui n’a jamais été tenté ? Pas moi, c’est sûr… 🙂