Que manquerait-il à la planète si vous n’étiez pas là ?

Par Françoise Keller (chroniqueur exclusif) – Coach de Managers, de Projets et d'Equipes et Formatrice en management et en communication NonViolente®

Lorsque j’étais élève en école d’ingénieur, je me souviens du premier stage d’observation dans une entreprise fort réputée en France. La direction nous a fait visiter l’usine : très haute technologie, enviée par le monde entier, traumatisée par une expérience d’espionnage industriel…. Puis nous avons rencontré différents ingénieurs de l’usine. La rencontre de l’un d’entre eux a définitivement changé ma vision de la vie professionnelle. Je me souviens encore de son bureau – magnifique. Un homme d’une cinquantaine d’années, dans un costume bien fait. Un parcours professionnel dit exemplaire. Une référence dans l’usine…. Et je me souviens encore de ses paroles « Je regrette d’avoir suivi ce parcours. Ce n’était pas çà que je voulais faire. Réfléchissez bien à ce que vous voulez faire. ».  Avec le recul, j’ai une immense reconnaissance pour cette personne qui a accepté de nous parler avec une telle authenticité et j’ai décidé ce jour là une chose : je ferai ce que je veux faire ; il n’est pas question de dire une fois dans ma vie « je regrette ce que j’ai vécu » !!!

Je rencontre régulièrement des personnes qui ne sont pas heureuses dans leur activité professionnelle, qui ont envie de changer, qui sont stimulées par mon cheminement professionnel. Combien de personnes, déçues par la grande entreprise et le statut de salarié, se mettent à rêver de créer leur entreprise ou de devenir indépendant !

Cette question nous conduit à nous poser deux questions existentielles : Quelle est ma mission personnelle ? Quelle est la mission de l’entreprise que je veux créer ? J’aime poser cette question en ces termes :

– Qu’est –ce qui manquerait sur cette planète si vous n’étiez pas là ?

– Qu’est-ce qui manquerait sur cette planète si votre entreprise n’était pas là ?

Question pas facile, n’est-ce pas ? Une petite voix nous dit de ne pas répondre : il ne faut pas être trop orgueilleux, n’est-ce pas ? Personne n’est irremplaçable n’est-ce pas ?

Oui, certes… Personne n’est irremplaçable… C’est certain et, quand j’ai encadré des équipes, j’ai pu à l’occasion utiliser cet argument pour contrer des luttes de pouvoir…

Oui, certes, personne n’est irremplaçable et en même temps chacun est unique, non ?

Quelques critères pour définir sa mission personnelle et la mission de son entreprise

1. Enthousiasme et passion

Nous pouvons observer, dans la vie quotidienne, ce qui réveille en nous de l’enthousiasme et de la passion et ce qui au contraire réveille en nous l’ennui. Nous pouvons l’observer dans ce que nous vivons et faisons, dans ce que vivent les autres, dans les annonces d’offres d’emploi que nous lisons, dans les témoignages que nous écoutons.

Les événements qui se rapprochent de notre mission suscitent immanquablement une libération d’énergie positive. C’est bien pour cela par exemple que les entrepreneurs qui ont trouvé leur mission ont tant de mal à arrêter de travailler !!!

2. Talents

Voici un homme qui avait trouvé sa mission, me semble-t-il : Mistslav Rostropovitch ! Il a exercé son art avec passion ET avec talents.

Reconnaître nos talents est un bon indicateur aussi de notre mission personnelle. Talents de savoir-faire… Talents de savoir-être… Talents intellectuels, manuels, d’organisation, d’expression.. Ce que vous faites avec habileté et que d’autres feraient de manière besogneuse….

Personnellement, un bilan de compétences m’a particulièrement aidé sur ce sujet.

3. Reconnaissance par les autres

Lorsque je rencontre une personne qui travaille seule sur sa mission, sur le projet de son entreprise, sur ses objectifs personnels, j’ai une partie de moi qui est inquiète. Personnellement, j’attire une grande attention à ce que me disent les autres : amis, clients, personnes de mon réseau, lecteurs de mon blog… C’est, pour moi, une manière de confirmer ou d’infirmer mes intuitions personnelles. C’est aussi parfois une découverte d’une partie de soi que nous avions méconnue.

4. Deuil du passé

Une mission ne se définit pas pour réparer un passé. Elle se définit pour construire un futur et pour nous permettre d’être aligné dans le présent. Faire le deuil du passé me semble essentiel pour ceux qui veulent créer une entreprise, après un licenciement ou après une mauvaise expérience en entreprise. Je ne crée pas une entreprise parce que j’ai souffert de mon dernier patron. Je crée mon entreprise car j’ai envie d’entreprendre, j’ai envie d’avancer dans un projet, j’ai envie de réaliser un rêve, j’ai envie d’expérimenter une forme d’autonomie…

5. Il n’y a pas d’âge

Et bien sûr, il n’y pas pas d’âge pour définir sa mission personnelle ou clarifier la mission de son entreprise. Il me semble même que, quelque part, c’est le chemin de toute une vie.

La réponse ne me semble jamais définitive et j’aime saisir chaque occasion comme une chance pour clarifier ma mission et celle de mon entreprise.

Ayons une attitude de détective ! Quels sont les indices qui vont me permettre d’approcher de la compréhension de ma mission et de celle de mon entreprise ? Personnellement, j’ai un petit carnet d’enquête personnelle et je note les indices que je trouve Et vous ?

Il manquerait quelqu’un sur cette planète si vous n’étiez pas là…

Il manquerait quelque chose sur cette planète si votre entreprise n’était pas là…

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