Par Peggy André (chroniqueur exclusif) -Bagatelles.fr
Aujourd'hui je vais aborder un sujet qui concerne toutes les entreprises. Ce sera aussi d'ailleurs le sujet de notre prochaine rencontre fin mars/début avril avec les cyberentrepreneurs.
Il s'agit d'un sujet quasiment jamais abordé par la presse économique, les blogs d'entrepreneurs ou autre.
Il s'agit de la perrenité de son entreprise. La question de la création, l'idée, la mise en place du site internet, la communication… Tout est toujours décrypté sous tous les points de vue. Mais jamais on ne lit d'article sur l'avenir à donner à son entreprise, sur le salaire qu'on peut se verser, ou bien s'il faut arrêter son entreprise et passer à autre chose… C'est un sujet tabou, alors que chaque année des milliers d'entreprises (la plupart de moins de 5 ans d'existence) ferment leurs portes.
J'ai eu cette idée il y a quelques semaines quand lors d'une rencontre j'ai demandé à tous les participants s'ils se payaient : 1 seule personne se versait un salaire… Bien que chaque entrepreneur ait une entreprise depuis 1 à 3 ans. Cela laisse sans voix. Car lorsqu'on crée son entreprise c'est bien pour créer en premier lieu SON emploi, mais aussi créer DES emplois. Et quand on ne se verse pas de salaire au bout de quelques années, j'ai des doutes qu'on arrive un jour à en vivre décemment et à embaucher.
Quand je dis embaucher, c'est au minimum uun poste en 35h CDI, pas un stagiaire à 417€ par mois bien sûr. Et quand je dis se verser un salaire correct, c'est à dire de quoi en vivre. On peut le fixer à 1500€ par mois, le salaire médian français.
J'ai fait mes petits calculs et pour arriver à se verser déjà 1000€ par mois, mais aussi payer toutes ses charges, son stock, innover, communiquer… Il faudrait faire 150 000€ HT de CA annuel pour y arriver. Ceci dans mon secteur du cadeau en ligne.
Hors nombreux sont les les sites de e-commerce qui tournent autour de 30 000 à 50 000€ même après 3 ans d'existence. Et 3 ans, c'est souvent la date fatidique que l'on se fixe dans son BP initial pour se poser la question de continuer ou pas.
Il y a donc 3 solutions :
– soit vous vous payez quand même quitte à mettre à la société en péril : découvert, crédit sur crédit, déficit… La spirale infernale.
– soit vous n'avez pas besoin d'argent et préférez persévérer sans vous payer ou en vous versant une petite indemnité, pour un jour arriver à un CA correct.
– soit vous faites le choix d'arrêter. Vous pouvez alors vendre votre site ( mais sans rentabilité, dur, dur d'en tirer un bon prix), ou le fermer et perdre votre investissement. La deuxième solution est celle qui prévaut le plus malheureusement.
Comme quoi, il faut parfois savoir se remettre en question, et arrêter à temps avant que la situation ne se dégrade. Il faut aussi se dire que ce n'est jamais un échec, car on en sort grandit pour partir sur un nouveau projet professionnel, projet sur lequel on ne fera pas les mêmes erreurs ( pas assez de trésorerie, peu de communication, aucune notion de référencement…) ! Sachant que le manque de trésorerie est l'élément principal pointé du doigt lorsqu'une société ferme ses portes…