Capital risque : pourquoi les startups doivent prendre en compte la règle des « 10X »

Que ce soit pour se lancer sur un marché, pour se développer ou conquérir des marchés étrangers, la majorité des start-ups font appel à des investisseurs. Parmi eux, on retrouve généralement des entreprises de capital-risque, ou venture capital VC. Ces dernières se distinguent en proposant d’importantes sommes d’argent à quelques start-ups, en contrepartie de part de capital allant entre 10 à 30%.

Pour sélectionner les bénéficiaires de leurs financements, la majorité des sociétés de capital-risque appliquent la règle des 10x. En quoi consiste cette règle ? Pourquoi les dirigeants des start-ups doivent-ils la prendre en considération avant de contacter de potentiels investisseurs ? Réponses.

Objectif 10x : maximiser le rendement pour un maximum de profit

Les start-ups sont par définition des entreprises présentant une capacité de développement et de rendement particulièrement élevée. Là où les entreprises classiques prennent 2 à 5 ans pour atteindre leur point mort (période où elles n’engrangent ni pertes ni bénéfices, point de départ pour la croissance), les start-ups l’atteignent plus rapidement, ce qui leur permet de se focaliser sur la recherche de profits ou de capitaux pour entamer la période de développement.

C’est cette capacité à assurer un rendement annuel élevé en très peu de temps qui séduit les investisseurs en capital-risque. Par contre, ces derniers voient grand et espèrent un retour sur investissement particulièrement important au moment de financer une start-up. Ainsi, la majorité des sociétés de capital-risque applique la règle du 10x. Pour faire simple, le financement injecté au sein d’une start-up doit rapporter 10 fois plus en valeur à ses investisseurs, au moment de la rentrée en bourse ou bien de la cession de ladite start-up.

La banque d’affaires Avolta a publié une étude confirmant l’application de cette règle par les investisseurs en se basant sur les données de l’exercice de 2022. Cette étude indique que la valeur médiane des start-ups ayant été financées par des fonds de capital-risque s’élevait à 38M€, pour un financement médian de 4M€. On se rapproche ainsi du « coefficient » 10x.

Une réalité beaucoup moins généreuse

Dans les faits, parmi les quelques élues bénéficiant de l’accompagnement des sociétés de capital-risque, très peu de start-ups arrivent à atteindre l’objectif de 10x. En effet, sur les nombreuses start-ups ayant bénéficié d’un financement en série A de 15 M€ (valeur à la cession estimée à 150M€), 12,5% d’entre elles seulement ont pu être revendu à la valeur escomptée par les investisseurs, soit une start-up sur huit. Le constat est d’autant plus sévère lorsque les financements atteignent des sommets, comme ce fut le cas pour les licornes françaises.

Ces start-ups dont la valorisation atteignait plus d’un milliard d’euros (pas encore coté en bourse) sont l’exemple parfait de la difficulté des start-ups à atteindre l’objectif de 10x puisque 50% d’entre elles ont déposé la clé sous la porte. Sur la moitié restante, seuls 5% ont pu multiplier leur financement de départ par 3 ou plus. Le capital-risque est donc (comme son nom l’indique), une activité à haut risque pour les investisseurs, poussant ces derniers à appliquer une sélection drastique sur les projets à financer. La compréhension de cette règle des 10x est donc primordiale pour les chefs d’entreprises souhaitant faire appel au capital-risque pour se financer.

Avant de réaliser un tour de table, il est essentiel de se demander si la start-up est en mesure d’atteindre un niveau de rendement annuel de telle sorte à pouvoir multiplier sa valeur par dix dans les années à venir.

Laissez un avis

Envie d'entreprendre
Logo
Lorsqu’activé, enregistrer les permaliens dans paramètres - permaliens