Par Patrice Piton – Entrepreneur
<p><p><p><p><p><p><p><p>Sans titre</p></p></p></p></p></p></p></p>
Suite à mon précédent billet sur les deux visions de l’entreprenariat,
nous allons voir aujourd’hui que l’innovation est un pari bien risqué
et que la pertinence de certaines idées ne suffit pas toujours à
assurer le succès.
En effet, les histoires de petites boîtes
inventives, qui imaginent de nouveaux produits, mais qui peinent à les
lancer sur le marché se comptent par dizaines.
L’idée a beau être bonne, la clientèle exister, les raisons de l’échec sont ailleurs.
Bien souvent, ces porteurs de projet n’ont pas les
reins assez solides sur le plan financier, technique et commercial pour
s’imposer. Leur inexpérience dans le domaine du management et de
l’entreprenariat en général ne facilite pas non plus les choses.
Le principal point faible pour ces jeunes structures est donc le manque d’argent :
De
nombreux investissements sont réalisés durant la gestation du projet,
et ces dépenses pour les études techniques, les prototypes, le dépôt de
brevet etc sont autant de frais engagés sans aucune rentrée…
Les
dividendes de l’investissement seront perçus uniquement lorsque le
produit sera réalisé, livré au détaillant et vendu au client.
Autre écueil qui guette le jeune entrepreneur : la commercialisation
Comme
nous l’avons vu, beaucoup d’entrepreneurs sont essentiellement des
créatifs, qui débordent d’imagination pour concevoir de nouveaux
produits.
Mais cela ne suffit pas si aucune démarche commerciale n’est entreprise en parallèle.
Identifier le client et le convaincre sont deux étapes essentielles et indispensables à la bonne marche du projet.
Faute
de visibilité suffisante, le projet risque concrêtement de rester ou de
finir dans un carton. Au mieux, l’idée sera cédée à un industriel.
Dernier point, plus révélateur de la situation
française : son retard dans la mise en place de structures dans le
domaine du financement privé de l’innovation :
Les réseaux de business-angels qui financent les projets innovants à fort potentiel sont encore très peu représentés chez nous.
A titre de comparaison, ils sont 10 fois plus nombreux en Angleterre, et 100 fois plus nombreux aux Etats-Unis…
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord avec ces notes. En effet, l’exemple que je reprends souvent est celui du Concours l’Epine. Combien de ces produits sont finalement réellement commercialisés? Pas plus de 20%!
Je suis d’accord avec vote billet, surtout le passage sur les business-angels et les investisseurs privés en générale et surtout pour les projets innovant ayant des besoins inférieur à la barre stratégique de 1500 000€ . Leur manque sur notre territoire économique et une vrai plaie qui nous oblige à nous tourner vers les structures bancaires généralistes plus habitués à financer des biens de consommations et de l’immobilier voir des commerces et de l’artisanat.
Au delà même du manque de business angel en France, qui est une situation grave,
tous les points que tu énonces ne démontrent ils pas si on veut creuser plus profondèment la différence de mentalité (pour schématiser : conquête de l’Ouest d’un côté / Grand Empires et royauté de l’autre ?)
Je suis tout à fait d’accord, c’est un tout, un mix de technique-nouveauté-marketing-commercial-financier.
Je vous relate une petite anecdote concernant mon entreprise qui exploite le site debitcredit.fr, anecdote qui reprend exactement ce que dis Patrice : Mes techniciens web justement me disaient que j’anticipais trop l’aspect com et commercial car je fais les choses en parallèle du développement… Donc, ouf, je suis soulagée de lire que c’est la bonne démarche !!
D’un autre côté Priscilla, ta formation de sup de CO et tes jobs précédents t’aident bien ! 😉
Pour ma part, je connais assez bien les aspects commerciaux même s’il s’agit pas de ma formation de base (ingé) car j’ai complété par une formation de com internatio et n’ai bossé que dans la partie commerciale (5 ans), dont 3 ans en prospection terrain.
Seul problème, j’ai un fort penchant vers l’aspect « technique » et « idée originale » et la partie commerciale « me gave ». Je le fais donc plutôt bien mais quand j’ai le coeur de m’y mettre…
Encore bravo à Patrice pour sa synthèse. Ce n’est que trop vrai. En fait, l’idéal pour une boîte innovante est l’association d’une personne très technique et d’une personne issue de la technique mais douée et motivée pour l’aspect commercial.
L’aspect commercial est certes primordial, mais ça n’est pas pour autant le commercial qui va influer les Business Angels pour qu’ils ccordent des financements à de jeunes entrepreneurs.Comment donc se lancer lorsque l’idée est innovante et ambitieuse mais que les banques ne veulent pas prendre de risques (surtout pas pour un projet technique et innovant!), sans même parler des Business Angels en France?…
Il existe une forte dynamique Business Angels en France qui s’est installé depuis 2 ans – conséquence directe de l’évolution de la fiscalité sur l’investissement dans les PME – et je ne suis pas certain que les chiffres que l’on cite fréquemment (10x plus de BA en UK par exemple) soient encore bien pertinent.
Je vous invite à découvrir le site de l’association des réseaux de business angels ici : http://www.franceangels.org
Bien à vous
« Beaucoup d’entrepreneurs sont essentiellement des créatifs … Mais cela ne suffit pas si aucune démarche commerciale n’est entreprise en parallèle »
Je suis tout à fait d’accord. En effet, j’ai eu l’occasion de travailler sur ce sujet dans ma thèse professionnelle. Toutefois, je pense que le type d’innovation joue aussi un rôle déterminent (innovation radicale ou incrémentale) c’est le dilemme de l’innovateur.
En effet, une entreprise ayant résolue avec succès le dilemme de l’innovateur et développé une innovation radicale peut malgré tout échouer à la commercialiser.
Commercialiser une innovation radicale s’avère en effet intrinsèquement plus complexe que pour une innovation incrémentale, et cette difficulté concerne aussi bien l’entreprise établie que le nouvel entrant. Dans son livre Crossing the chasm (franchir le gouffre), Geoffrey Moore explique pourquoi beaucoup d’entreprise échouent à lancer des innovations radicales. Son explication part de l’analyse du cycle de diffusion d’une nouvelle technologie. Selon cette théorie, un produit innovant est d’abord acheté par les techno-enthousiastes. Ceux-là achètent tout ce qui est nouveau pour le tester, par passion. Ils ne sont pas nombreux, mais ils permettent de mettre au point la technologie. Ensuite, ils passent le relais aux adobteurs précoces ou « stratégiques ». Ceux-là adoptent une nouvelle technologie très tôt, non pas par passion, mais pour gagner un avantage concurrentiel. Après eux viennent les conservateurs : Ce sont eux qui ont les vrais budgets, ce sont eux qui peuvent déployer le produit en masse, et ce sont donc eux qu’il faut convaincre, s’il on veut dépasser le stade artisanale. Enfin, viennent les suiveurs, ceux qui adoptent toujours les nouveaux produits …lorsqu’ils ne sont plus nouveaux.
Il suffirait que l’innovateur investisse suffisamment dans son budget marketing et produise un effort suffisant. (Jean-Yves PRAX «Objectif : innovation, DUNOD 2005»)
Bonne journée à Tous
J’hésite à créer mon entreprise en France ou aux USA, auriez-vous un article sur la création d’entreprise à l’étranger ? Merci.
Bonjour,
Plutôt que de mettre en avant le manque de business angels et de sources de financement en France, je dirais que nous manquons d’entrepreneurs. Je peux vous dire que chez http://www.reseau-entreprendre-93.fr/ ou http://www.parisbusinessangels.com/ ce sont plutôt les bons projets qui manquent. Avis aux amateurs !
Sinon, voici une contribution aux créateurs sur
http://www.business-angel-france.com/creation-dentreprise-etes-vous-indispensable
Vive les belles aventures entrepreneuriales.
Patrick
Etonnant ton commentaire Patrick. Moi j’ai plein d’idées – pas forcément rentables – mais belles, tu me prêtes 10 milliards ? Comme ça, ça rétabliera la donne.
Le problème, Idée e-commerce, c’est que je n’ai pas 10 milliards 🙂