L'interview Envie d'entreprendre par Olivier Marone, créateur et responsable du site
Présentez vous ainsi que votre entreprise.
Bonjour, je m’appelle Augustin Jaclin, je suis jeune diplômé de l’EDHEC et co-fondateur de Lemon tri, une entreprise de tri sélectif incitatif, responsable et solidaire.
Née il y a un an, l’entreprise Lemon tri propose des solutions clé en main de tri sélectif aux entreprises, collectivités locales et campus universitaires. Ces solutions s’articulent autour de l’installation de machines innovantes et ludiques afin d’inciter les utilisateurs à réaliser un geste de tri.
Le point de départ de Lemon Tri.
Pourquoi jeter lorsqu’on peut recycler, et donc préserver l’environnement ? Lemon tri répond à cette question avec le tri incitatif. En effet, puisqu’il n’est pas encore naturel pour tout le monde de trier, nous avons mis au point un concept simple invitant les utilisateurs à faire quelques pas de plus pour réaliser un geste de tri : chaque déchet inséré dans la machine génère des points « Lemon » qui seront soit échangés en cadeaux responsables sur notre site internet, soit transformés en euros et reversés à une association caritative ! Le but de Lemon tri est finalement de rendre ce geste de tri automatique pour tout un chacun.
La création de votre société fut-elle plus dure que prévu ?
A 24 ans, créer une entreprise n’est pas facile, surtout au niveau financier. Mais avec la volonté, l’envie, la passion et surtout la détermination, c’est possible. On savait que ça serait dur, mais c’était une étape à franchir, nous sommes content d’être passés par là.
A refaire, concernant votre entreprise, vous referiez quoi ?
J’internaliserais probablement le développement de la plateforme online Lemon tri, en associant au projet un développeur web (plus technique). L’aspect internet est primordial aujourd’hui, même pour un business plus industriel comme le nôtre.
Pour vous, un client Lemon Tri est un client…
Un client Lemon tri, c’est une entreprise, une collectivité ou un campus universitaire qui pense à son avenir et à celui de sa planète. C’est un acteur qui s’engage durablement et souhaite trouver des solutions concrètes aux problématiques récurrentes en matière de RSE.
Un utilisateur final Lemon tri, c’est un salarié/étudiant qui prend conscience qu’il faut agir pour la planète, et aime que son entreprise prenne soin de lui en proposant des solutions innovantes en matière de développement durable.
Votre meilleur souvenir d'entrepreneur.
ah ! Le meilleur souvenir de mon jeune parcours d’entrepreneur : Muhammad Yunus essayant une machine Lemon tri lors du G20 YES à Nice ! (Il a notamment apprécié le côté micro-don à une association caritative, vous vous en doutez).
"LE" conseil à donner à un futur entrepreneur.
Allez-y ! Le bon conseil serait certainement de dire aux jeunes entrepreneurs de se lancer, de ne pas redouter la peur de l’échec… L’échec n’est pas agréable, mais « qui ne tente rien n’a rien ». Tester les produits sur le marché, adapter et piloter l’offre face à la demande réelle et aux réactions du marché, ce n’est pas la peine de cogiter pendant des années, ou alors on perd des opportunités !
L'entreprise existante que vous auriez aimé créer ?
Kiloutou… le business model est excellent et j’ai une passion pour les machines.
L'entreprise de vos rêves ferait quoi ?
Je pense qu’elle rapprocherait les hommes (dans le réel, pas dans le virtuel), agirait en faveur de l’environnement et du bien collectif… c’est le côté entrepreneur social qui parle…
"L'idée" entrepreneuriale du siècle ?
A l’heure du « cloud computing », j’ai une profonde admiration pour Dropbox. La technologie, la simplicité d’utilisation, le modèle d’expansion, tout est extrêmement bien pensé. En revanche les choses évoluent trop vite pour parler «d’idée» du siècle, rendez-vous en 2099 !
Un modèle d'entrepreneur ?
Etant assez old school, je dirai Henry Ford, un génie selon moi, qui a compris beaucoup de choses avant tout le monde.
Plus récemment, j’apprécie l’engagement et la réussite de Tristan Lecomte (Alter Eco). Allier entrepreneuriat et développement durable, c’est un magnifique défi !
Microsoft, Apple ou Google ?
Google, pour tous les services, pour l’ouverture, et surtout car je me rends compte de plus en plus à quel point cette entreprise a changé la vie des gens, les modes de consommation et les moyens de communication. L’information est devenue globale et instantanée.
Un petit portefeuille boursier ?
Virtuel simplement, mais en ce moment c’est pas facile ! En 2001, j’avais mis mes maigres économies en bourse avant l’éclatement de la bulle, ça m’a un peu vacciné.
"L'envie d'entreprendre", de tout jeune ?
On est encore assez jeune, mais oui depuis tout petit ! Avec mon associé Emmanuel, on s’est rencontré en maternelle, et depuis nos 17 ans, on s’est dit qu’on allait monter quelque chose dans le durable et qu’on allait travailler ensemble. Après plusieurs stages en entreprise durant notre cursus scolaire, et on s’est dit que c’était le bon moment, notre moment, alors on s’est lancés !
Le mot de la fin.
Vive le tri ! (pour faire plaisir à notre ami Jean-Michel).
EE – Décembre 2011
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