Par Yves Gambart de Lignières (chroniqueur exclusif) – Conseil Financier et Conseil en Gestion de Patrimoine Indépendant
Pourquoi ?
En 2005,
il y avait 2,2 actifs pour un inactif de 60 ans et plus
En
2050, les observateurs estiment qu’il n’y en aura plus que 1,4.
Le
régime de la retraite par répartition est, donc, fragile et cela se traduit par
une durée de cotisation plus longue pour bénéficier d’une retraite à taux plein
(166 trimestres pour les personnes nées en 1956 contre 160 trimestres pour ceux
nées en 1947) et par un taux de remplacement (ratio entre la retraite et le dernier
salaire perçu) qui se dégrade :
Sauf
revenu (et donc retraite) important, il est donc, bien souvent, nécessaire
d’anticiper ce futur besoin de revenus complémentaires.
Combien ?
Pour
quantifier votre besoin de revenus complémentaires à votre retraite, il faut
que vous estimiez vos rentrées d’argent et vos besoins le jour venu. C’est un
exercice délicat car cela nécessite d’évaluer votre retraite et vos futures
charges (logement, santé, alimentation, loisirs…).
Un
site comme http://www.marel.fr peut vous aider pour la détermination de votre
future retraite.
Vos
ressources peuvent être augmentées en cas de cumul emploi-retraite et en cas de
rentrées exceptionnelles d’argent tel que succession, donation, cession de
l’outil professionnel, arbitrage de la résidence principale vers un logement
plus petit, pension de réversion…
Après
avoir calculé votre besoin de revenus complémentaires, il faut calculer le
capital qu’il faut se constituer pour que, au jour de la retraite, ce capital placé puisse vous générer la
rentrée d’argent espérée.
Par
exemple, si vous êtes commerçant et que vous estimez que votre dernier salaire
sera de l’ordre de 50 000€ et que vos besoins seront d’environ
30 000€, il vous faudra 12 000€ de revenus complémentaires si l’on
considère que votre retraite, prise à taux plein, sera de l’ordre de
18 000€… soit un capital de 450 000€ à épargner s’il est placé à 4%.
Or,
450 000€, c’est un effort mensuel de 324€ par mois, placé à 6%, pendant 35
ans ou de 3 055€ par mois, placé à 4%, pendant 10 ans… c’est loin d’être
indolore.
Comment ?
Il existe une multitude de stratégies pour se constituer le capital
nécessaire.
Si l’on tente de classer les principales enveloppes d’épargne, cela
pourrait, par exemple, se faire de la manière suivante :
- Epargne collective : article 83, article
39, article 82, Perco voire Pee - Epargne individuelle dédiée retraite :
Perp, Madelin (pour les non-salariés), Préfon, Corem… - Epargne individuelle
« classique » : Pea, Pep, assurance-vie, assurance-vie à
annuités variables, contrat de capitalisation… - Epargne en placements immobiliers :
immobilier d’habitation (loué nu ou meublé, en direct ou en Sci/Scpi, démembré
ou non…), immobilier d’entreprise, immobilier géré en résidence services
(Ehpad, senior, affaires, étudiants, tourisme…)…
Si on m’obligeait à choisir entre ces solutions, ma préférence irait
au :
- Perco car il offre une sortie en capital peu
taxée ou en rente, des possibilités de déblocage incluant l’acquisition de la
résidence principale et un abondement de l’entreprise pouvant atteindre 300%
(plafonnée à 5 819€ en 2012) sur vos versements volontaires, - Assurance-vie car elle offre une réelle
disponibilité, l’accès à une large gamme de supports : fonds en euros de
l’assureur, fonds actions, obligataires, monétaires… (ce qui n’est pas le cas
du Pea et du Pep), une fiscalité privilégiée en cas de vie (rachats) et en cas
de décès (transmission)… - Scpi bureaux car ils offrent un rendement
supérieur à 5%, une bonne diversification… acquises par recours à l’endettement
avec une fin de prêt coïncidant avec votre départ à la retraite afin de jouer
l’effet de levier du crédit
Sachant qu’être propriétaire de
sa résidence principale à terme est judicieux afin d’éviter d’être exposé à une
éventuelle hausse de l’inflation qui impacterait votre loyer si vous restiez
locataire.
En conclusion, plus vous préparez
votre retraite tôt, plus votre effort d’épargne sera accessible. Conservez,
dans la mesure du possible, une relative disponibilité de votre épargne car nul
ne peut prévoir un éventuel accident de la vie (séparation, chômage,
invalidité…) et respectez une bonne diversification de votre patrimoine.