Dans le cadre de la rédaction d’un nouveau petit guide, en collaboration avec mes collègues, à destination des investisseurs novices, j’ai écopé du chapitre consacré aux bons (mauvais) comportements qu’il convient de suivre (ne pas suivre) lorsqu’on se lance dans la grande aventure de l’investissement financier.
En établissant une liste a priori indépendante de ces “vices” et “vertus”, je me suis vite aperçu, et ce n’est bien entendu pas un hasard (mais je n’y avais pas réfléchi ainsi au départ), que ces deux familles de comportements sont en fait l’antithèse l’une de l’autre. En résumé : Ne faites pas X, faites Y ; avec Y étant le contraire de X.
Je n’ai pas encore complètement arrêté ma réflexion sur la liste des points à inclure dans ce chapitre. Mais il m’a semblé utile de vous en livrer une ébauche déjà bien travaillée. Vous pouvez l’utiliser comme un outil de “check-up” pour vérifier si vous restez bien dans les clous. Ne soyez pas étonné si l’un ou l’autre de ces points ont déjà fait l’objet de chroniques antérieures sur ce site. Je ne vais d’ailleurs pas ici les détailler, tant la plupart relèveront sans doute de l’évidence pour les plus chevronnés d’entre vous. Mais s’il vous vient à l’esprit des sujets supplémentaires qui mériteraient d’y figurer, vous gagneriez ma gratitude en les consignant dans les commentaires de cette chronique.
Voici où j’en suis :
- Ne cédez pas au côté casino de la Bourse (court terme et effets de mode) mais restez concentré sur un processus d’investissement avec lequel vous vous sentez à l’aise psychologiquement et qui a fait ses preuves sur longue période par le passé.
- Ne misez pas de façon disproportionnée sur un ou deux “chevaux” (gros paris) dans la vaine optique de vous “refaire” après une erreur ou de gagner gros rapidement mais veillez à largement diversifier vos avoirs.
- Gardez une certaine confiance en l’avenir (optimisme raisonnable) mais restez sceptique : ne cédez pas ainsi à la tentation des produits miracles qui vous promettraient du rendement sans risque.
- Gestion des émotions. Les périodes de correction, parfois très sensible, sont inévitables sur les marchés financiers. Si vous n’avez pu les anticiper (d’ailleurs, mieux vaut ne pas trop chercher à le faire), ne paniquez pas mais faites preuve de sang-froid afin de saisir les opportunités qui ne manqueront pas alors de se présenter.
- Ne restez pas collé à votre écran d’ordinateur à scruter les moindres variations de cours : vous pourriez être tenté de réagir compulsivement, ce qui vous exposerait à des erreurs et à la multiplication des frais. Privilégiez plutôt une saine mise à distance avec vos investissements en gardant à l’esprit l’objectif que vous vous êtes fixé à moyen/long terme.
- Ne vous endettez jamais pour investir sur des produits à risque : constituez-vous plutôt une épargne régulière que vous investirez progressivement sur toute la durée de votre phase d’investissement.
- Ne vous attribuez pas trop vite les succès (bons rendements) et, de même, ne rejetez pas trop vite vos échecs (mauvais rendements) sur des aléas sur lesquels vous n’auriez aucune prise. En matière de performance financière, surtout sur des temps assez courts, il est souvent très difficile de distinguer l’habileté/la maladresse de la chance/la malchance. Faites davantage preuve d’humilité et n’hésitez pas à reconnaître et à assumer vos échecs.
- Une bonne part de l’information économique et financière n’est en fait que du “bruit” et du commentaire. Ne vous laissez pas distraire et axez-vous sur les faits potentiellement les plus significatifs qui sont susceptibles d’amener l’une ou l’autre modification dans votre portefeuille.
Voilà donc pour les 8 premières règles “de base” (je les espère faciles à comprendre mais je les sais difficiles à suivre !) qui seront peut-être réagencées dans un second temps et que j’ambitionne de porter, dans les prochains jours, à 10.
Des suggestions ?
