Le créateur de ChatGPT craint que l’IA « cause de graves dommages au monde »

Ces derniers temps, on ne parle plus que des progrès spectaculaires réalisés par les logiciels alimentés par l’intelligence artificielle. Création de textes, d’images, de logo, de vidéos… les IA apportent des solutions toujours plus poussées et pertinentes à nos besoins.

Toutefois, de plus en plus de personnes tirent la sonnette d’alarme quant à cette fulgurante progression de l’IA. Le créateur de Chat GPT fait partie de ces personnes qui s’inquiètent et pointent du doigt les possibles dérives de l’IA à l’échelle mondiale.

Le revers de la médaille

De plus en plus de mises en garde circulent sur le web concernant l’expansion de la technologie IA. Des experts du milieu de l’IA, les grandes entreprises et start-ups ainsi que le créateur de Chat GPT Sam Altman lui-même alarme sur le potentiel dangereux dont disposent les logiciels de l’IA. C’est à l’occasion d’une audition auprès d’une commission sénatoriale américaine qui s’est tenue mardi dernier, que le CEO d’OpenAI a présenté son point de vue sur le sujet.

En premier lieu, il reconnaît que l’IA pourrait avoir un impact non négligeable sur l’économie en remplaçant certaines professions, tout en restant confiant sur l’avenir de l’emploi. En second lieu, il a mis en avant sa principale préoccupation concernant l’évolution de l’IA, évolution pouvant influencer les résultats d’élections et mettre en péril la démocratie.

Cela peut se faire en créant puis en diffusant de fausses informations, vidéos et articles sur le web qui peuvent potentiellement altérer l’opinion publique quant au déroulement et/ou dénouement d’élections présidentielles par exemple. Enfin, de plus en plus d’experts mettent également en avant le risque concernant la sécurité. L’utilisation de drones autonomes à des fins militaires est une des craintes évoquées.

Plus de régulations et de contrôles de l’IA

Outre le créateur de Chat GPT, de nombreuses personnalités et experts du domaine de l’IA sont en faveurs à l’idée d’appliquer plus de régulations et de contrôles sur l’évolution de l’IA. A la fin du mois de mars 2023, plus de 1 000 personnalités ont demandait un moratoire de six mois sur la recherche de l’IA et des instances de régulation, parmi lesquelles Elon Musk qui développe actuellement sa société d’IA. Le penseur Yuval Noah Harari (« Sapiens ») est quant à lui convaincu que l’IA peut détruire l’humanité.

Le patron de Google, Sundar Pichai, va plus loin en disant « qu’à terme il faudra élaborer une régulation mondiale », mais que « nous n’en sommes qu’au début ». Geoffrey Hinton et Tristan Harris ont tous deux décidé de quitter le bateau Google pour alerter des potentielles menaces que représente l’IA. L’ex-responsable éthique du géant américain s’exprime : « Nous ne voulons pas d’un monde où cinq entreprises embarquent l’humanité sur l’avion de l’IA sans réfléchir au futur que nous voulons ».

L’UE progresse de son côté

La semaine dernière, le Parlement européen est tombé d’accord sur une version de travail de l’IA, grâce à au texte IA Act, visant à encadrer le développement et la commercialisation de l’intelligence artificielle au sein des États membres. Le vote pour la mise en application de ce texte se fera en juin. Ivana Bartoletti, responsable Confidentialité de la société de conseil Wipro a déclaré : « Tout le monde est d’accord sur la nécessité de règles, même les entreprises. […]. Nous devons être moins apocalyptiques, cela ne fait que terrifier les gens plutôt que de les aider à apprendre à utiliser l’IA de manière responsable ».

L’ancien ministre français du numérique, Cédric O, reste peu convaincu de la pertinence de l’IA Act : « L’Europe ne peut pas se permettre de manquer une nouvelle fois une rupture technologique aussi critique. La version de l’IA Act revient de facto à interdire l’émergence de modèles de langages européens ». Pendant ce temps, Google a annoncé le déploiement de Bard, son logiciel IA concurrent de ChatGPT, dans plus de 180 pays dans le monde, sauf dans l’UE et sans en préciser les raisons.

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