Par Gilles Martin (chroniqueur exclusif) – Président du cabinet de conseil en stratégie et management PMP
L’actualité, même en août, ne s’arrête pas pour les entreprises qui se vendent et s’achètent entre elles. Car aujourd’hui les entreprises, c’est comme les matières premières, les capitaux, les services, les produits. Oui, c’est la globalisation.
Exemple cet été, avec l’acquisition annoncée en fanfare, François Fillon s’y mettant aussi, de l’acquisition de International Power par le groupe GDF Suez.
Autre phénomène de l’époque, la transformation des entreprises. Ce terme de transformation en dit long : on « transforme » un âne en cheval de course à coups de reengeneering et de potions diverses, des méthodologies de toutes sortes. Et, bien sûr, on change, on réoriente, les stratégies ; on « bouscule les idées reçues », on le dit et on le répète : « la seule chose qui ne change pas, c’est …le changement ».
Alors, forcément, on peut se poser la question toute simple : si on peut tout transformer, tout changer, tout vendre, dans une entreprise, peut-on en déduire que les entreprises sont des corps sans identité, et, osons le dire, sans âme ?
Pourtant, inversement, imaginer une « entreprise sans âme » fait surgir de nouvelles évocations : l’entreprise sans âme, c’est celle qui ne pense qu’au fric, qui balade ses collaborateurs dans une course au profit, qui ne connaît plus ses limites, qui tolère tout d’un de ces collaborateurs, tant que ça rapporte, même si pour cela il a un peu tendance à dépasser les limites de la spéculation en trafiquant sur le front office de la banque (juste un exemple au hasard).
Et ces entreprises sans âme, on n’en veut pas non plus.
Mais alors, l’âme, ou l’identité d’une entreprise, c’est quoi ?