Envie d'entreprendre

Concours : les grandes écoles aux côtés des créateurs

Teillet_antoine Par Antoine Teillet (chroniqueur exclusif) – Journaliste spécialisé grandes écoles

Dans tout entrepreneur, il y a un compétiteur. Au sens figuré comme au sens propre puisque les concours de création d’entreprise se comptent par dizaines, locaux, régionaux comme nationaux.

Un certain nombre de grandes écoles n’ignorent rien du phénomène, au point de soigner tout particulièrement ce genre d’événement pour en faire un point central de leur politique en faveur de l’entreprise. De quoi se positionner au plus près du monde professionnel auquel elles tiennent tant.

Parmi eux, le Challenge Projet d’Entreprendre (1) organisé par Télécom SudParis et Télécom Ecole de Management, qui demeure réservé aux élèves des deux institutions, ou encore le Concours Innov’up (2) qui concerne la région Languedoc Roussillon, et qui est organisé entre autres par les Mines d’Alès. Le concours Total Edhec Entreprendre (3) est une autre initiative intéressante destinée aux jeunes de moins de 26 ans du Nord-Pas de Calais. Ne pas oublier enfin « Made in ESCP » (4) qui veut encourager les créateurs issus de la communautés de diplômés d’ESCP Europe et qui s’inscrit au cœur d’une politique plus globale de création d’entreprise promue par l’école parisienne. Ce ne sont que quelques exemples.

Mais s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait Tremplin Entreprises (5), co-organisé par l’Essec et le Sénat, pour quatre prix aux jeunes entreprises les plus prometteuses. Selon Julien Morel, directeur de la filière entrepreneuriat de l’Essec : « Ce concours a pour but de permettre aux start-up et PME innovantes de rencontrer ensuite les bons investisseurs. Pour des candidats de tous âges et venus de toute la France. Seule compte l’idée de départ qui motive le projet. » Chaque année, plusieurs centaines de dossiers sont donc soumis à différents jurys composés d’experts partenaires de l’initiative. Suivront plusieurs sélections avant la grande finale où sont invités 30 « lauréats ». Répartis en quatre catégories – Internet et services, Energies, matériaux et composants, Sciences de la vie, Logiciels et systèmes–, les différents finalistes pourront lors de l’événement « Tremplin », défendre leur projet devant l’ensemble des partenaires de l’organisation. De quoi gagner ensuite un prix de 10 000 euros pour le vainqueur de chaque catégorie.

Philippe Hayat initiateur du projet « 100 000 entrepreneurs » : Entreprendre, c’est-à-dire choisir sa vie…

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Par Antoine Teillet (chroniqueur exclusif) – Journaliste spécialisé grandes écoles

Encore une chronique en provenance de l’Essec, école décidément active en matière d’entrepreneuriat… Il s’agit de présenter l’initiative de Philippe Hayat, diplômé de l’X et de l’Essec, également prof au sein de cette dernière institution et fondateur de la filière Création d’entreprise.

Son projet : l’opération « 100 000 entrepreneurs ».

But de la manœuvre, réveiller l’entrepreneuriat chez le jeune public.

Pourriez-vous nous expliquer le principe de « 100 000 entrepreneurs » ?

Il s’agit de donner envie aux jeunes de prendre leur vie en main, de leur donner cette envie d’entreprendre, qu’il s’agisse de fonder une entreprise ou plus généralement de monter une association ou tout autre projet. D’une manière générale choisir leur vie en montant des projets qui les tiennent à cœur.
Pour donner envie, rien de plus efficace que de témoigner. D’où notre volonté d’envoyer des entrepreneurs raconter leur histoire devant des classes de 4e à la Terminale mais aussi devant les étudiants de l’enseignement supérieur.

“Quand les grandes écoles entreprennent” : Les Mines d’Alès dominent le concours Lépine…

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Par Antoine Teillet (chroniqueur exclusif) – Journaliste spécialisé grandes écoles

Si elles ne font pas partie des Ecoles des Mines les plus célèbres (outre les fameuses Mines de Paris, il y a les Mines d’Albi, de Nantes, ou encore de Douai et de Saint-Etienne…), les Mines d’Alès gagnent cependant beaucoup à être connues… Pour preuve le dernier concours Lépine dont le palmarès 2008 a primé voici quelques semaines pas moins de trois projets issus de l’incubateur de cette institution. Des inventions en provenance de jeunes entreprises qui volent depuis de leurs propres ailes mais qui n’auraient sans doute jamais vu le jour sans l’aide de l’institution.

Les gagnants… 1er prix du concours 2008, l’ordinateur « Magui », conçu par Fabrice Guiraud et Jérémie Marron. Entièrement tactile –sans souris ni clavier– et destinée aux personnes âgées ou malades de Parkinson, cette machine a été conçue au sein du laboratoire de génie informatique et de productique des Mines d’Alès. Ce travail obtient également le 2e prix OSEO Innovation.
Autre invention primée du 1er prix OSEO Innovation, le « Papoo »,, télécommande ergonomique contenant l’équivalent de 10 000 messages vocaux associés à des icônes et permettant aux personnes communiquant difficilement de s’exprimer.

Le 3e prix OSEO Innovation va enfin à la veilleuse multimédia Nathéa qui peut lire des musiques et autres contes MP3 tout en réagissant aux mouvements de la main pour changer de couleur et de luminosité.

Personnellement, je trouve cette dernière invention extraordinaire et je brûle de pouvoir l’acheter… Mais c’est peut-être parce que j’ai trois enfants…

“Quand les grandes écoles entreprennent” : Quand les grandes écoles sollicitent la générosité des entreprises

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Par Antoine Teillet (chroniqueur exclusif) – Journaliste spécialisé grandes écoles

Ceux qui suivent l’actualité de l’enseignement supérieur n’auront pas manqué le passage de la loi relative aux « Libertés et Responsabilités des Universités » dite aussi loi LRU ou loi « Pécresse » qui permet notamment aux universités de créer des fondations universitaires et partenariales (article 28).

Ce passage est d’importance. Il signifie en effet pour les universités une nouvelle possibilité d’augmenter leurs revenus. En allant chercher l’argent ailleurs que dans les circuits habituels. Face à des pouvoirs publics aux moyens désormais limités, la solution passe par les entreprises ou les donateurs privés. Les grandes écoles ont déjà une large avance dans le domaine puisque voilà déjà quelques années –voire quelques décennies– qu’elles ont déployé de gros efforts en direction des entreprises.

Je pense par exemple à l’Insead qui a récemment bouclé une levée de fonds de 194 millions d’euros. Je pense à HEC dont la Fondation a été lancée dans les années 70 et rénovée en 1991 et qui compte bien aller chercher 100 millions d’euros de revenus privés d’ici 2010. Je pense à Polytechnique qui a annoncé ces jours-ci une levée de fonds de 25 millions d’euros, l’école ayant déjà collecté de manière officieuse une douzaine de millions l’an passé. Une somme très importante en un laps de temps si court.

Ce genre de démarche ne signifie en rien une perte d’indépendance pour ces établissements. Aujourd’hui, les institutions d’enseignement supérieur sont à l’écoute des entreprises, c’est un fait. Elles tiennent compte de leurs besoins, elles adaptent leurs formations, mais prouvent que de telles relations de proximité sont possibles sans s’inféoder au grand capitalisme. Si la sphère économique est souvent représentée dans les instances des grandes écoles, si les associations de diplômés de ces institutions y sont très influentes, ces établissements proclament tous leur volonté de rester indépendants et y arrivent de manière générale. Il est de toute façon évident qu’elles seraient mortes ni elles ne faisaient que se placer à la remorque de quelques grands groupes. Si HEC ne faisait que suivre sans aucune réflexion les besoins du CAC 40, serait-elle N°1 en Europe depuis trois ans selon les classements du Financial Times ?

“Quand les grandes écoles entreprennent” : L’IFAG et les Junior-Entreprises priment la création…

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Par Antoine Teillet (chroniqueur exclusif) – Journaliste spécialisé grandes écoles

Dans le petit monde des grandes écoles, les IFAG –institut de formation aux affaires et à la gestion– ne font pas partie des institutions post-prépa les plus connues. Présents sur neuf sites –Paris, Nîmes, Montluçon, Auxerre, Lyon, Angers, Toulouse, Rennes et Caen– ces établissements méritent pourtant le détour. Spécialisés dans une formation très pratique et pragmatique, ils organisent ainsi chaque année le « Trophée IFAG de la Création d’entreprise ». Lesquels ont débouché sur la présentation de 103 projets régionaux de création et la sélection finale de huit équipes qui ont soutenu leur travail devant un jury de professionnels et une centaine de leurs camarades…

Et le gagnant fut… l’IFAG Toulouse, avec le projet Excellium, c’est-à-dire la création d’une boutique de parfumerie et d’un institut de beauté dédiés aux hommes. Un espace vente de cosmétiques, soins, détente, massages, épilation et soins du visage. Une première en région toulousaine. Pour convaincre l’auditoire, les jeunes étudiants toulousains ont insisté sur quelques points clés : la cible, l’emplacement géographique, l’estimation du chiffre d’affaires pour la première année, la gestion RH, les outils marketing et communication à utiliser ou encore les perspectives de développement et la création d’une véritable gamme de produits en propre en parallèle à la vente de grandes marques de parfumerie. Une étudiante de ce groupe envisage d’ailleurs de concrétiser ce projet.

Deuxième projet primé : Hintegra, de l’IFAG Paris, c’est-à-dire la création d’un cabinet de conseil et de recrutement de personnes handicapées. Troisième équipe récompensée : Camelehome de l’IFAG Angers, ou la possibilité de proposer aux personnes déménageant fréquemment de leur louer régulièrement un mobilier neuf à choisir parmi différents thèmes.
Si vous voulez mieux connaître l’IFAG, allez dont sur le site de l’institution : www.ifag.com