
Par Didier Thebaut (chroniqueur exclusif) – Fondateur de joujou de Paris
Nul n’est besoin d’espérer pour entreprendre, nul n’est besoin
de réussir pour persévérer. Guillaume d’Orange.
Connu pour son esprit de synthèse, Guillaume d’Orange est l’un
des premiers à avoir souligné le caractère irrationnel de l’entrepreneuriat.
Tout comme lui, je pense que les
entrepreneurs sont avant tout des acteurs. Acteurs de leur destin, mais aussi
acteurs d’une réalité sur laquelle ils souhaitent influer.
Il me vient à la mémoire, ce film de Lars Von Trier, der Direktor,
où un acteur au chômage joue avec brio le rôle d’un chef d’entreprise et réussit
à habiter son rôle avec talent. Un chef d’oeuvre à conseiller à tout nouveau
président. Voilà pourquoi, nul n’est meilleur entrepreneur qu’un acteur prêt à
s’enthousiasmer pour un nouveau rôle ou un nouveau scénario.
L’entreprise est devenue le domaine
de l’apparence et son aboutissement tend vers le virtuel. Pour
preuve, des entreprises comme Google, Yahoo ou encore…Amazon ne produisent
rien, mais sont devenues incontournables pour les marchés financiers. Ces mêmes
marchés financiers qui eux aussi ne produisent rien. D’ailleurs, en ce qui
concerne la production de biens tangibles, là aussi rien ne va plus. Nous
sommes à l’aube de graves émeutes, car nos sociétés ont réussi à déconnecter
totalement la production du réel. Si bien que les producteurs de riz ne peuvent
pas fournir de riz à leurs propres populations. Allez donc leur expliquer que
la famine c’est le progrès !!! Et dire qu’il y a encore des personnes qui soutiennent
le projet de carburants alimentaires. Nourrir les machines avant les humains,
en voici un projet de société novateur…
Et la commédiologie dant tout ça…Encore
une fois, la commédiologie n’est pas la science qui prône la supériorité du
virtuel sur le réel où depuis peu, le développement du wind marketing ne
représente que le sommet de l’iceberg.
Bien au contraire, la commédiologie est là pour mettre en garde,
cette tendance au virtuel et à y remédier par une prise de conscience. Outil de
décodage et de diagnostic, la commédiologie nous permet de dire :
« attention, c’est ce qu’on nous vend, mais qu’y a-t-il au-delà, quelles
sont les vraies motivations ? En un mot à qui profite le crime ? ».
Et, il nous en de faut de la vigilance, car nos cerveaux sont attaqués de toute
part, green washing et bio-équitable en tête.







