Envie d'entreprendre

Priceless

Yann Rousselot-Pailley
Par Yann Rousselot-Pailley (chroniqueur exclusif)Present Profit

On dit que pour certaines choses il n'y a pas de prix. Il s'agit même du slogan d'une marque de carte bancaire bien connu dont je tairai le nom. Nous aimerions que la catégorie des choses qui n'ont pas de prix soit plus nombreuses. La vie serait si simple si tout était gratuit ! Mais malheureusement, surtout lorsqu'on est un entrepreneur, il faut donner une valeur, un prix, à notre produit ou à notre service. Ni trop exagéré, ni sous évalué, attirer la clientèle sans passer pour un produit populaire, être au bord du luxe tout en justifiant sa différence, le prix est souvent au coeur de l'argumentaire commercial. C'est un exercice périlleux qui, s'il est raté, peut avoir des conséquences fâcheuses sur une des gammes de vos produits, voire sur toute l'entreprise.

Celui qui entreprend, se trouve dans cette difficile situation, mais dans un contexte qui ne concerne pas simplement un service ou un produit. En effet, lorsque vous présentez une demande de financement, qu'elle soit publique ou privée, vous devez donner une valeur à votre entreprise ! Je n'entrerez pas dans cet article sur les innombrables règles et paramètres à prendre en considération lors du fameux processus de Valorisation d'une entreprise et notamment lorsqu'on fait une levée de fonds privés.

Je vais simplement aborder avec vous les problèmes d'évaluation des sommes à réclamer dans le cas d'une demande d'aide publique, d'une subvention ou d'un crédit d'impôt.

Changement de registre

Obtenir une aide publique pour la première fois, c'est un peu comme faire de la vente sur un nouveau marché. Imaginez un entreprise française cherchant à pénétrer le marché Australien, ou une entreprise canadienne souhaitant vendre en Afrique du Sud. Il est nécessaire de comprendre pourquoi ces nouveaux clients veulent "acheter" de notre entreprise. Une solide étude de marché nous apprendra quels sont les points forts de notre produit par rapport à ce qui est disponible, peut-être même que notre produit doit être adapté pour ce marché.

Qu'est ce qui crée la valeur ?

Dans le cas des aides gouvernementales, le choc culturel est le même. Vos meilleurs arguments commerciaux peuvent se trouver être les pires choses à dire pour obtenir cette aide. Pour ne pas faire d'erreur, la première question à se poser lorsque l'on veut recevoir une aide publique c'est de se demander, ce qui a de la valeur aux yeux du "payeur" (le gouvernement) et les critères que recherche l'"acheteur" (le ministère de tutelle, l'organisme de régulation etc.). Lorsqu'on comprend bien ce qui est valorisé, on circoncit plus rapidement les critères en jeu et l'on s'appesantira sur ceux-ci.

Entreprendre au Canada : Comprendre les aides gouvernementales

Yann Rousselot-Pailley
Par Yann Rousselot-Pailley (chroniqueur exclusif)Present Profit

Vous êtes vous déjà demandés pourquoi les subventions, les crédits d’impôts et autres aides gouvernementales soutiennent certains secteurs et pas d’autres ? Derrière chaque décision fiscale, il y a bien souvent des mois de réflexion d’analystes financiers, d’économistes et de fiscalistes. Les raisons qui ont motivé les choix d’aides sont donc décryptables.

L’assiette fiscale, la clé pour comprendre le sens d’une mesure d’aide

À intervalles réguliers, les gouvernements publient le budget de l'État. Bien souvent, ce budget est accompagné de deux statistiques : la répartition des recettes et la répartition envisagée des dépenses. Pour faire simple ces statistiques répondent à la double question : d’où vient l’argent du pays et que comptent en faire les dirigeants ? N’allez pas croire que cette répartition change facilement ! Au contraire, ce que l'on appelle l’assiette fiscale, est remarquablement stable d’un gouvernement à l’autre. La raison est simple : l’état, comme l’individu, ne change pas radicalement ses sources de revenus. On ne quitte pas son travail, subitement, pour se lancer à la conquête d’un hypothétique revenu supplémentaire. Au contraire, on cherche à obtenir une augmentation, ou l’on cherche le même emploi ailleurs, mais mieux rémunéré. Un pays c'est pareil ! Et les aides gouvernementales sont donc en phase avec cette situation.

Pour comprendre les aides gouvernementales, intéressons-nous plus particulièrement aux recettes prévues aux budgets 2008-2009 et comparons l'assiette fiscale canadienne et française.

En France, c’est la TVA, qui représente la majeure partie du revenu de l’état français en 2007. Dans le cas du Canada, la source de revenus principale, c’est l’IRP (Impôt sur le Revenu des particuliers), puisqu’elle représente 50% de l’assiette fiscale. À côté, l’impôt des sociétés est négligeable (moins de 16%) tant au Canada qu'en France. La TPS, l'équivalent canadien de la TVA, ne représente que 13% des revenus générés. La France et le Canada utilisent donc des modèles économiques différents. Plus souvent qu’autrement, ils ont été acquis des générations précédentes et ne représentent pas forcément la volonté du gouvernement actuellement au pouvoir. Seules les dépenses peuvent permettre à un gouvernement de favoriser tel ou tel aspect car, en fin de compte, il n’a que peu de pouvoir à court terme sur ses entrées d’argent.